Des briquets, des stylos, des objets personnels de luxe... voilà ce que S.T. Dupont produit à Faverges, en Haute-Savoie, depuis la crise de 1929! 85 ans plus tard, la fabrication a connu une crise... de confiance, avec occupation des locaux par les salariés. Le PDG a enfin parlé aux syndicats.
C'est en préfecture que la table ronde s'est tenue, ce vendredi 18 juillet. Le dialogue social a pu reprendre entre syndicats et PDG après 5 ans sans discussion. Cette rencontre de conciliation, voulue par le ministre Arnaud Montebourg, a eu lieu sans le DRH de S.T Dupont aux méthodes souvent critiquées, mais en présence du PDG, Alain Crevet.
Tout a visiblement été dit par les représentants du personnel sur les salaires, les horaires, "le manque de respect", la délocalisation du service expédition mal vécue, l'ombre de la production chinoise... et des questions ont même été posées sur l'avenir du site. Tout cela après un conflit social sans précédent dans cette usine d'habitude si calme, où l'on fabrique des produits de luxe depuis les années 20.
Reportage tourné en 2012
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Alain Crevet s'est voulu rassurant. "Pour nous, la Maison Dupont c'est une histoire française et c'est important de produire français à Faverges (...) nous allons travailler ensemble sur un plan qui permette de maintenir l'activité et d'améliorer la compétitivité (...) il n'a jamais été question de fermer Faverges." Un PDG qui aime à rappeler qu'en 2006, l'entreprise était au bord de la faillite. Il se félicite aujourd'hui d'un retour à l'équilibre. Malgré un développement de la fabrication en Chine, d'un briquet plus "abordable", Alain Crevet explique que plus de 90% de l'activité est encore assurée par le site haut-savoyard. Il mise sur le retour d'un "dialogue constructif" dans l'entreprise. Un nouveau rendez-vous est d'ailleurs prévu en septembre avec les représentants syndicaux.
Interview réalisée par Joëlle Ceroni et Cédric Picaud
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Quant aux syndicats, ils sont déjà satisfaits d'avoir pu parler du mal-être des salariés dans cette usine. Ils ont obtenu des engagements sur le respect du droit du travail et, à terme, sur la réintroduction d'activités à Faverges. Alain Crevet a aussi promis de reprendre la tête du comité central d'entreprise. Mais, Catherine Bondi, de la CFDT, note que l'usine est "vieillissante", et espère l'arrivée de jeunes pour prendre la relève. Le dialogue a repris, mais la CGT dit vouloir maintenir le dossier déposé au pénal après "les reculs sociaux" de ces dernières années et la "souffrance" de certains salariés.
Interview des syndicalistes