Les premiers éléments de l'enquête sur la mort de six alpinistes dans le massif du Mont-Blanc permettent d'écarter l'hypothèse d'une avalanche et de privilégier le scénario d'un dévissage, a annoncé jeudi le parquet de Bonneville.
Jeudi après-midi, des constatations effectuées par les enquêteurs sur le manteau neigeux où six corps ont été retrouvés mercredi ont permis "d'écarter l'hypothèse d'une avalanche qui aurait emporté le groupe", a indiqué dans un communiqué Agnès Robine, vice-procureur de la République à Bonneville (Haute-Savoie).
"Dès lors, est privilégiée l'hypothèse d'un dévissage des alpinistes, c'est-à-dire d'une chute brutale le long de la pente raide, sous réserve des investigations complémentaires prévues dans les prochaines semaines", a ajouté la magistrate.
Cette thèse s'est vue confortée par l'examen des corps des victimes et deux autopsies réalisées jeudi à Grenoble, celles du guide et de la dernière victime découverte sur le glacier du Milieu, mercredi après-midi.
Ces examens ont "confirmé que les décès étaient consécutifs à une chute brutale dans une pente de rochers et de neige", a souligné Mme Robine.
Les dépouilles ont ensuite été remises aux familles des victimes, toutes françaises, domiciliées en Savoie, en Loire-Atlantique, dans les Hauts-de-Seine
et en Suisse.
Jeudi après-midi, un expert en nivologie et des militaires du Peloton de gendarmerie de haute montagne de Chamonix, de la Brigade de recherches de Chamonix et de la Section de recherches de Chambéry, ont été déposés par hélicoptère sur la zone de l'accident pour tenter de préciser les circonstances du drame, les conditions météorologiques rendant difficiles les recherches de traces éventuelles de l'accident, selon le parquet.
Les six victimes, quatre hommes et une femme qui n'étaient pas des débutants, et leur guide, âgés de 27 à 45 ans, participaient à un "stage de perfectionnement" de deux semaines organisé par l'UCPA (Union nationale des centres sportifs de plein air).
Leurs corps ont été retrouvés mercredi entre 3.500 et 3.700 mètres d'altitude, au lendemain de leur chute sur l'itinéraire de retour de l'Aiguille d'Argentière (3.901 mètres) dans un secteur jugé peu difficile.