Une étude menée sur le Grand Genève par une grande école helvète, révèle des différences de perception autour de l'agglomération franco-suisse, et un sentiment d'appartenance plus marqué côté français.
Le Grand Genève, c'est une agglomération de près d'1 million d'habitants disposée de part et d'autre de la frontière. 212 communes réparties sur 4 territoires: le canton de Genève, le district de Nyon et des communes françaises des départements de l’Ain et de la Haute-Savoie.
Le Grand Genève, c'est aussi un projet d'agglomération en construction depuis 2004, où il n'est pas question de gommer la frontière mais d'en faire "une richesse", en construisant "une collectivité respectueuse des différences culturelles, administratives et légales". Vaste programme.
Selon une étude récente, la vie culturelle et les transports, voilà les deux domaines qui suscitent le plus d'attente chez les quelques 1.300 transfrontaliers interrogés.
Parmi les six indicateurs mesurant la satisfaction générale, c’est le temps de trajet jusqu’au travail qui est le moins bien noté (7,4 sur 10). Et les plus mécontents sont les Haut-Savoyards sur cette question, dont 38% des adultes actifs travaillent ou étudient à Genève. La frontière qui entoure le canton enregistre chaque jour 550.000 passages, dans un sens ou dans l’autre. Vivement le Léman Express, le futur RER de l'agglo.
Mécontents des embouteillages, les Hauts-Savoyards sont finalement ceux qui ont le plus fort sentiment d'appartenance à ce Grand Genève. C'est le cas de 60% d'entre eux, contre 58% dans le canton de Genève, 54% dans l’Ain et seulement 43% dans le district de Nyon.
Et les Haut-Savoyards sont aussi ceux qui voient le plus l'utilité du Grand Genève, 33% jugent le projet d'agglomération très utile, contre 17% dans le district de Nyon.
Reportage Ingrid Pernet-Duparc et Christian Mathieu
De manière générale, les régions françaises sont plus favorables que les Suisses à une extension des compétences de l'agglomération. Dans l’Ain et la Haute Savoie, plus de 30% des sondés sont très favorables à la suppression des frontières. A l’inverse, plus de 25% des personnes résidant en Suisse ne veulent surtout pas y toucher...