Après la relégation en National, entérinée ce vendredi 13 mai, la reconstruction s'annonce longue et difficile pour ETG. En plus de ces carences sportives, le club souffre de grosses carences administratives et financières.
"C'est un petit peu la faute à tout le monde", déclare abattu le président de l'un des clubs de supporters d'Evian-Thonon-Gaillard.
Mais la direction du club est particulièrement pointée du doigt. Toute la saison le président et actionnaire principal Esfandiar Bakhtiar a été la cible des critiques, et notamment celles d'Yves Bontaz, mécène, principal sponsor et actionnaire minoritaire. L'industriel haut-savoyard n'a eu de cesse de dénoncer le manque de liquidités du club. La faute, selon lui, à l'incapacité du président de financer ETG.
Bontaz, qui proposait le rachat d'Evian-Thonon-Gaillard avec un consortium de dix patrons originaires de Haute-Savoie, estime aujourd'hui qu'ETG FC aurait accumulé, selon un audit externe, une dette de plus de 6 millions d'euros. Un passif qui, s'il n'était pas épongé rapidement, pourrait conduire à un dépôt de bilan rapide du club.Ma promesse ne tient plus, j'arrête tout", Y. Bontaz
Aujourd'hui, Yves Bontaz affirme avoir "tourné la page" et annonce qu'il ne rachètera "jamais" ETG. Quant à Esfandiar Bakhtiar, il devrait quitter la présidence prochainement au profit de M. Demaël, ancien président de Somfy.
Ce manque de fonds frais, -un comble dans un club qui bénéficiait en début de saison du quatrième budget de Ligue 2-, serait donc la source principale des difficultés d'ETG. Des difficultés renforcées par une guerre intestine entre la direction et Yves Bontaz d'un côté, mais aussi par une autre entre la direction et la famille Dupraz, autrefois très puissante au sein d'ETG.
Reportage de Jordan Guéant et Maxime Quéméner
En outre, icenciés pour faute grave, Pascal et Julian Dupraz, anciennement entraîneur et directeur des services, sont toujours actuellement en procès avec ETG. Voilà qui n'a pas dû apaiser les tensions au sein du club. La reconstruction s'annonce donc à la fois longue et compliquée sur les bords du Léman.