C'est par un communiqué envoyé par mail depuis une boîte personnelle que Patrick Trotignon a pris la parole. Après l'assemblée générale de ce 23 décembre, le désormais ex-président d'ETG affirme avoir été "contraint de quitter le club" et se dit "fier" de son parcours et de celui de l'équipe.
Alors que se tenait ce lundi 23 décembre l'Assemblée générale qui a scellé son départ d'ETG, Patrick Trotignon a choisi de prendre la parole. En début de soirée, par un communiqué envoyé depuis une boîte mail personnelle, le désormais ex-président d'Evian-Thonon-Gaillard explique être "contraint de quitter un club et un projet qui me sont et me resteront si chers".
Fidèle à ses convictions, l'homme revient brièvement sur les raisons de son départ : l'ouverture du capital du club. Les deux actionnaires principaux, Esfandiar Bakhtiar et Richard Tumbach, possèdent à eux deux la majorité absolue. Mais Patrick Trotignon, tout comme le président d'honneur et principal sponsor Franck Riboud, souhaitaient une ouverture aux entreprises de Haute-Savoie. Une façon pour eux d'implanter davantage encore le club sur son territoire.
"Je pars avec le sentiment du devoir accompli"
Un projet retoqué par le duo Bakhtiar / Tumbach qui "craignait de perdre le contrôle d'ETG" selon Patrick Trotignon qui persiste : "J'ai cru et je crois toujours que l'ouverture du capital de la SASP et de HSFD était, et est la solution la plus féconde et la plus efficace pour affronter l'avenir, hors de toute appropriation du club. Je n'ai pas réussi sur ce plan et j'en suis triste".
Mais au delà de ces divergences de vues, Patrick Trotignon revient également sur son parcours et son bilan à la tête du club.
Arrivé en Haute-Savoie en 2008, après une expérience fructueuse à Chateauroux, l'ex-président a incontestablement été l'un des principaux artisans de la réussite d'ETG : "En si peu d'années, nous avons réussi à fédérer, de façon exceptionnelle, les forces vives de deux clubs, de plusieurs villes, d'un département et donné naissance à une belle entreprise qui, quasiment à la vitesse de l'éclair, est passée du National à la Ligue 2, puis à la Ligue 1 en deux saisons et de surcroît a participé à une finale de Coupe de France. J'en suis très fier".
"Je n'oublierai jamais ces cinq années merveilleuses"
Et Patrick Trotignon d'ajouter : "Je pars donc avec le sentiment du devoir accompli et je souhaite aux joueurs, au staff technique, au personnel qui m'a accompagné avec engagement et efficacité, aux partenaires publics et privés ainsi qu'aux supporters et au fidèle public beaucoup de réussite et de joie futures. Je n'oublierai jamais ces cinq années merveilleuses durant lesquelles j'ai eu l'honneur de diriger Evian-Thonon-Gaillard FC".
Ses proches le disent "soulagé"
Une communication attendue de la part de l'ancien président d'ETG, silencieux depuis l'annonce de son départ. Vendredi 20 décembre, après sa journée de travail, Patrick Trotignon avait en effet fait ses cartons et claqué une dernière fois la porte de son bureau au nouveau centre d'entraînement de Blonay. Son dernier chantier.
Dès le lendemain, certains de ses proches à commencer par le maire (SE) de Publier, le disait "déçu mais soulagé". Et Gaston Lacroix d'étayer devant notre caméra : "Il n'y avait plus aucune communication au sein du club, tout se faisait via des intermédiaires voire des avocats".
Ce lundi, son successeur a été officiellement désigné. Il s'agit de Joël Lopez, le bras droit que Patrick Trotignon avait lui même recruté il y a quelques mois à peine. Joël Lopez "assurera la présidence du club, jusqu’à la nomination d’un nouveau Président choisi par le conseil d’administration en concertation avec Franck Riboud, Président d’Honneur et PDG du groupe Danone, principal sponsor de l’ETG FC", selon un autre communiqué publié cette fois par le club lui-même.
Quel avenir pour Trotignon? Grenoble?
Alors désormais se pose la question de l'avenir de Patrick Trotignon. A peine avait-il quitté les bords du Léman que les spéculations allaient bon train. Selon des informations confirmées par plusieurs sources, à commencer par le président du GF38 Alain Fessler, Trotignon pourrait très vite atterrir à Grenoble.
Alain Fessler, qui connaît bien l'ancien président d'ETG et le considère comme "un ami depuis plus de 20 ans", confirme avoir entamé des discussions il y a désormais un mois et demi, quand la situation en Haute-Savoie a commencé à se détériorer.
Mais très vite, Alain Fessler ajoute que "rien n'est signé" tout en affirmant sans réelles explications que les fuites dans la presse pourraient compromettre la signature d'un éventuel contrat. Les jours qui viennent s'annoncent donc déterminants. Et l'arrivée ou le démenti de l'arrivée de Patrick Trotignon sera particulièrement scrutée.
Le GF 38, actuellement coincé en CFA, attend en effet un nouveau souffle pour espérer remonter dans les divisions supérieures du football français. Des investisseurs seraient en ce moment même démarchés. Patrick Trotignon pourrait donc accompagner cette reconstruction, lui qui a déjà montré des compétences similaires à ETG.