Le 10 novembre, les Genevois vont élire leur Conseil d'Etat. 11 candidats sont en lice dont trois membres de l'alliance UDC-MCG. Ces derniers ont eu tendance à "amoindrir" leurs propos à l'égard des frontaliers au fil de la campagne. Est-ce le prix à payer pour entrer au gouvernement?
Contexte. Un mois après le premier tour des élections cantonales qui a permis d'asseoir 100 députés au Grand Conseil, c'est au tour de l'Exécutif genevois d'être désigné. Le Conseil d'Etat (gouvernement) va être élu dans un contexte relativement compliqué puisqu'il devra composer avec un parlement fait de trois blocs aux forces quasiment égales: la gauche, la droite traditionnelle et l'UDC-MCG.
Roger Golay, le président du MCG
Antifrontaliers?
Le bloc UDC-MCG, très à droite, est actuellement absents du gouvernement genevois. Les deux partis ont donc fait alliance pour tenter de placer trois candidats. L'un d'eux, Mauro Poggia, a changé de ton pendant la campagne à l'égard des frontaliers, affirmant que "le MCG n'est ni un parti populiste d'extrême droite ni un parti antifrontalier". Et pourtant, le Mouvement Citoyens Genevois avait jusqu'à présent un slogan sans équivoque: "L'épidémie de frontaliers n'est de loin pas éradiquée". Depuis, Mauro Poggia a même présenté des excuses aux frontaliers, parlant de "maladresses" dans la communication.
Dans un tour de passe-passe oral, ce candidat a expliqué que son parti s'en prenait en fait aux "eurofrontaliers" qui viennent de l'autre bout de la France pour prendre le travail des "frontaliers historiques".
Début octobre, le président du parti, lui, ne mâchait pourtant pas ses mots concernant les travailleurs français qui passent la frontière chaque matin. Roger Golay expliquait clairement qu'avec 30.000 demandeurs d'emploi en Suisse, la présence de 82.000 travailleurs français se justifiait de moins en moins.
Au-delà du problème des frontaliers, c'est l'avenir du Grand Genève qui est en passe de se jouer. Le MCG ne cache pas sa frilosité à l'égard d'un rapprochement avec la France, "une France dirigée depuis Paris, loin des préoccupations transfrontalières", explique le président du parti.
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