Après l'escalade de l'Everest ou la traversée du désert d'Atacama, le Haut-Savoyard Charles Hedrich vient de terminer sa dernière aventure : le tour de France en ramant dans les voies navigables.
Le Haut-Savoyard Charles Hedrich a gravi des montagnes, traversé un désert, parcouru l'Amazonie et ramé dans les eaux Arctiques...
En octobre, il a terminé son tour de France à la rame et était hier l'invité du dimanche pour revenir sur cette expérience et raconter son périple.
Pourquoi vous être lancé dans cette aventure ?
Je suis sur tous les terrains du monde depuis 2003, aussi bien l'Himalaya que les mers du sud, l'Amazonie ou les déserts, et j'ai jamais oublié que j'étais Français.
La France est probablement le plus beau pays du monde et je cherchais une aventure en France. Pour moi, s'il y a un caractère de première ou de record, c'est la cerise sur le gâteau.
Je me suis aperçu que ce tour de France sur les voies navigables à la rame n'avait jamais été fait, donc je suis parti sur cette idée.
Comment s'est déroulé votre tour de France ?
Je suis parti cinq mois, sur 3.000 kilomètres, un peu plus de 500 écluses. Il y avait aussi bien des canaux que des rivières, des fleuves, la mer, l'Atlantique ou la Manche, alors je suis absolument emballé.
Je pensais que ça allait être beau et je me suis trompé : c'est pas beau, c'est magnifique.
C'était moins dangereux que ma traversée du passage Nord-Ouest. Pas de morses dangereux, pas de risque d'être pris par les glaces, mais sur le terrain physique, par moments, c'était quand même compliqué. Je suis parti au moment des crues, fin mai, et j'ai remonté la Marne avec le courant de face, c'était extrêmement physique.
Comment devient on aventurier ?
J'adore la compétition. Très jeune, j'ai vu que je pouvais pas gagner Roland-Garros en tennis ni une médaille olympique en descente de ski. Mais dès l'âge de 14 ans, lorsque mon père m'emmène pour la première fois sur le sommet du mont Blanc, j'ai compris que sur le terrain de l'aventure, je pouvais évoluer au plus haut niveau du monde.
Pour partir à l'aventure, il a fallu attendre 30 ans parce que personne ne croyait à mon histoire ! Il faut jamais oublier qu'il y a la dimension financière, donc il a fallu travailler, gagner de l'argent pour m'engager sans sponsor, pas parce que je ne voulais pas, mais parce que j'arrivais pas à les convaincre.
Que recherchez-vous dans l'aventure ?
Il faut avoir l'envie, mais il faut aussi avoir des prédispositions un petit peu physiques en fonction des activités. Mon gabarit, 1 mètre 96 et mes 95 kilos, peut être un avantage à la rame, ou plutôt un point faible pour courir en ski alpinisme.
Souvent on me dit : "Vous avez un tempérament un peu tête brûlée", mais si on est tête brûlée avec la passion que je vis, ça dure pas très longtemps. Au contraire, il faut être extrêmement prudent.
Quels projets pour l'avenir ?
Ce n'est pas que je veuille être cachotier, mais je ne l'ai pas pas encore décidé. J'ai quarante-deux projets dans les tiroirs et je vais le décider très vite, mais ça va dépendre justement de mes partenaires.
Par exemple, ça sera peut-être le désert. C'est quelque chose que j'ai trouvé absolument fantastique. L'expédition que j'ai menée dans l'Atacama : partir d'un point et aller à un autre point en totale autonomie, je trouve l'idée fantastique.
Ce sera peut-être le record de vitesse sur la traversée du désert de Simpson en Australie, qui est un désert extraordinaire...