Et si vous deveniez parrain ? Mais pas n'importe quel parrain, celui d'un pygargue à queue blanche, l'un des plus grands rapaces du monde. En Haute-Savoie, un parc animalier a lancé sa réintroduction alors que la race a disparu depuis 130 ans.
Alors que la saison des amours commence dans la volière des Aigles du Léman (Haute-Savoie), il est désormais possible de parrainer les cinq couples et leurs futurs petits. De leur naissance à leur remise en liberté, vous pourrez suivre pas à pas la réintroduction des pygargues à queue blanche. Cet aigle pêcheur, disparu il y a 130 ans, fait l'objet d'un programme de réintroduction aux bords du lac Léman.
Le dernier couple de France continentale est mort en 1892 à quelques kilomètres de là, à Thonon-les-Bains. Pour devenir parrain, pas besoin d'être un grand spécialiste des rapaces, il faut juste observer, donner un peu de son temps, et surtout, s'inscrire en ligne.
Être parrain d'un aigle
Le parrainage fonctionne via une plateforme en ligne. Pour 50€, les parrains ont accès aux caméras de surveillance présentes dans la volière pendant un an. "Sous l’œil des caméras, le public peut suivre la couvaison, l’éclosion, le nourrissage des petits", explique Jacques-Olivier Travers, fauconnier et propriétaire du parc animalier. Un calendrier annuel permet également d'observer l'évolution du nid.
Ce programme de réintroduction a débuté il y a quinze ans avec les premières demandes d'autorisation. L'idée du parrainage est arrivée bien plus tard, et doit permettre au public de découvrir cette race.
"Il faut vraiment que ces programmes de conservation associent la population. On ne peut plus seulement dire, nous les sachants, on va mettre les animaux et vous allez les supporter. Non, il faut vraiment associer le public pour qu’il comprenne ce qu’on va faire. C’est comme cela qu’on aura une vraie relation entre lui et l’animal sauvage."
Selon les dates de ponte, les oiseaux s'envoleront entre le 15 juin et le 15 juillet. Une fois dans les airs, les petits seront suivis à l’aide de balises GPS. “Les parrains pourront voir la position exacte de l’animal, savoir à combien de mètres du sol il vole et à quelle vitesse.”
Au total, 80 pygargues à queue blanche doivent être relâchés dans les dix prochaines années.