Il possède déjà un patrimoine géologique remarquable. Et si le patrimoine culinaire de l'arc alpin était reconnu par l'Unesco ? C’est l’idée du Parc Naturel Régional du massif des Bauges, afin de mettre en lumière et protéger de vieilles recettes, aujourd’hui quasiment oubliées.
À Giez, en Haute-Savoie, le four à pain, en molasse, vient juste d'être rénové, et remis en route pour la première fois depuis une vingtaine d'années. Au menu du jour, l’épogne. Une recette traditionnelle du massif des Bauges. Ceux qui remettent à jour cette recette, c’est Paul, un ancien boulanger, et Christine, la cheffe cuisinière du jour.
Salée ou sucrée, l'épogne permettait à l’époque de finir les restes de la pâte à pain. Aujourd'hui, elle se compose d'une couche de purée avec des oignons, des poireaux, et bien sûr de la tomme et du jambon local. Sans oublier l'ail des ours qui pousse dans la montagne.
Pour Christine, "c’est la mémoire de nos ancêtres. Je me réjouis de participer à imaginer une recette revisitée". Après cinq à dix minutes de cuisson, c’est tout un héritage culinaire oublié qui renaît. "C’est un peu notre carte d’identité. C’était un plat de pauvre […] C’est un truc de paysan où on ne mettait pas forcément autant de choses dessus" explique Paul.
Une candidature à l'Unesco pour inciter aux circuits courts
Cette tradition culinaire est au cœur d'un projet. Celui d’envoyer une candidature à l'Unesco, pour protéger le patrimoine culinaire de l'arc alpin. En incitant "à aller vers les circuits courts" souhaite Philippe Gamen, le président du Parc Naturel Régional Massif des Bauges. "Si l’on a une agriculture vertueuse, on protège aussi la biodiversité […] et on protège aussi nos paysages."
Ce dossier de candidature au registre des bonnes pratiques de l'Unesco pourrait être envoyé d'ici un an ou deux ans, le temps de fédérer tout un réseau local et international.