La ministre des Armées Florence Parly a annoncé ce vendredi la commande de 12 avions de combat de type Rafale lors de sa visite sur le site de Dassault Aviation en Haute-Savoie.
En visite sur le site de Dassault Aviation à Argonay (Haute-Savoie) vendredi 29 janvier, la ministre des Armées Florence Parly a annoncé la commande de 12 Rafale au profit de l'armée de l'Air pour remplacer les appareils vendus d'occasion à Athènes.
La France a cruellement besoin d'exportations dynamiques pour conserver la viabilité de son industrie et de sa stratégie de défense. Paris a donc accepté de prélever 12 appareils de sa propre aviation de chasse pour pouvoir fournir rapidement et à moindre coût la Grèce.
Mais il n'est pas question d'affaiblir les capacités françaises alors que le Rafale est "le joyau de nos armées" et a encore effectué cette semaine "18 sorties aériennes et deux frappes sur le théâtre irako-syrien", selon Florence Parly.
C'est en Haute-Savoie que la ministre a annoncé cette commande, sur le site où Dassault Aviation, seul avionneur au monde à le faire en interne, produit les commandes de vol de ses appareils. Une "bonne nouvelle pour notre pays et pour l'industrie haut-savoyarde", a réagi sur Twitter le sénateur de la Haute-Savoie Loïc Hervé.
?? Florence Parly annonce la commande de 12 nouveaux #Rafale pour l'armée de l'air.
— Loïc Hervé, Sénateur de la Haute-Savoie ???? (@loichervepublic) January 29, 2021
Bonne nouvelle pour notre pays et pour l'industrie haut-savoyarde. #Argonay pic.twitter.com/go3Pahtbte
La Direction générale de l'Armement (DGA) contractualisera la commande avec Dassault, Safran et Thales en février. Avec les avions que l'avionneur doit déjà livrer, "cette commande permettra d'assurer la pérennité de votre plan de charge et de celui de vos sous-traitants jusqu'à la fin de l'année 2025", a-t-elle déclaré.
L'avionneur pourra ainsi maintenir une cadence d'environ un Rafale par mois, essentielle pour maintenir la viabilité de ses chaînes de production. "Une cadence d'un Rafale par mois, cela représente 7 000 emplois, chez Dassault mais aussi au sein de près de 500 PME qui travaillent avec vous", a rappelé la ministre.
Cette commande vient donc soutenir l'activité d'entreprises qui, pour la plupart d'entre elles, ont également une activité civile et sont affaiblies par la crise du secteur aéronautique.
Livrés en 2025
Pour le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier, "la commande nationale marque l'engagement à long terme des Armées en faveur de notre avion et le crédibilise très fortement à l'exportation, laquelle en retour contribue de plus en plus au maintien de cette activité".
Le montant du budget consacré à cet achat n'a pas été dévoilé. Il sera notamment financé par le produit de la cession à Athènes des 12 avions prélevés sur l'inventaire de l'armée de l'Air, qui est "de l'ordre de 400 millions d'euros", selon le cabinet de la ministre. Le prix d'un Rafale "tout équipé, c'est une centaine de millions d'euros", avait récemment indiqué Eric Trappier.
"Ces appareils seront livrés à la fin des livraisons des 28 déjà commandés [par la France, NDLR] auprès de Dassault, à savoir en 2025", a affirmé à l'AFP le chef d'état-major de l'armée de l'Air et de l'Espace, le général Philippe Lavigne. L'armée de l'Air comptera alors 129 Rafale, la Marine 42.
Dassault Aviation, qui livre actuellement des Rafale au Qatar et à l'Inde, peut espérer gagner dans les mois à venir de nouveaux clients. Le Rafale est notamment en compétition en Suisse, en Finlande et en Croatie.