3 hommes âgés de 22 à 25 ans comparaissent devant les assises d'Annecy depuis ce vendredi 8 décembre 2017. Ils sont accusés d'avoir tendu une embuscade aux pompiers en vue d'achever leur victime. L'affaire dite de "Duingt" avait choqué la Haute-Savoie en juin 2015.
Ils avaient tendu une embuscade aux pompiers et incendié leur véhicule pour y achever la victime qu'ils transportaient : le procès de l'affaire de Duingt, qui avait secoué la Haute-Savoie en 2015, s'est ouvert ce vendredi 8 décembre 2017 devant la cour d'assises à Annecy.
Trois hommes, deux âgés de 25 ans et un de 22 ans, comparaissent jusqu'au 15 décembre pour une "chasse à l'homme" doublée d'un "guet-apens", selon l'accusation, qui n'avaient fait par miracle que des blessés dans la nuit du 23 au 24 juin 2015. Accusés de tentative d'assassinat, tentative de meurtre et destruction du bien d'autrui, ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
Tout commence par une virée en voiture de trois jeunes de Faverges (Haute-Savoie) : David, la future victime, Marien et Corentin. Après un verre, ils vont voir Nathan, un quatrième. Un "copain" d'enfance du premier mais entre eux, la discussion tourne court, pour un motif resté inconnu.
Tout s'enchaîne alors : David s'enfuit, poursuivi par Nathan. Les deux autres les rejoignent pour découvrir David ensanglanté et Nathan un couteau à la main. Le premier est hissé dans la voiture mais au lieu d'aller à l'hôpital, le second exige de se rendre au Bois Noir, sur la commune de Cons Saint-Colombe.
Le blessé aurait alors profité d'un conciliabule pour s'enfuir et gagner une maison, dont les habitants appellent les secours. Peu après, un équipage de trois pompiers volontaires prennent en charge David dans un véhicule de secours et d'assistance aux victimes (VSAV).
Mais c'était sans compter sur la détermination des trois mis en cause, notamment de Nathan qui, "hystérique" selon les deux autres, voulait "le finir". Leur Clio prend en chasse l'ambulance, heurte un terre-plein en la dépassant et s'arrête. Les pompiers, ignorant tout, en font autant.
Un homme masqué sort alors de la voiture, met en joue le chef d'équipage, fait feu. Celui-ci sent "le souffle" de la balle. Les secours se mettent à l'abri tandis que l'homme armé se dirige vers l'arrière du VSAV, ouvre la porte mais face au blessé, son arme s'enraye. Il l'asperge alors d'essence, y met le feu et referme les portes.
La victime doit la vie à un routier qui, passant sur cette route des bords du lac d'Annecy, s'arrête à son tour et le sort des flammes. Tandis que les pompiers reviennent, la Clio fonce sur eux, les forçant à sauter dans le fossé tandis que des bouteilles d'oxygène font exploser le VSAV.
Étrangeté de ce procès, David, la principale victime qui a peu coopéré avec les enquêteurs, ne sera entendu lundi que comme témoin, extrait de la cellule où il purge une peine pour une histoire de stupéfiants. Les pompiers, traumatisés, le Sdis de Haute-Savoie et le chauffeur routier sont, eux, parties civiles.