JO d'hiver 2030 : "C'est surprenant", des aides régionales supprimées à une association en faveur de Jeux plus durables

Fin décembre, l'association Outdoor Sports Valley, basée en Haute-Savoie, a appris le retrait de ses aides régionales après avoir signé une tribune en faveur de JO d'hiver 2030 plus respectueux de l'environnement. Pour Antoine Pin, président de l'ONG Protect our winters, cette décision "surprenante" vise à intimider les dissidents.

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C'est dans un courrier adressé à sa direction et à ses 500 adhérents que l'association d'entreprises Outdoor Sports Valley (OSV) a appris, fin décembre, la suppression des aides adressées par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, soit près de 620 000 euros par an. Motif ? Avoir signé une tribune, avec d'autres acteurs locaux et sportifs, en faveur de Jeux olympiques d'hiver 2030 durables et respectueux de l'environnement.

Le projet, porté par les régions Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) et Sud, désormais seul en lice, a suscité une vague d'opposition. Plusieurs manifestations, à l'appel du collectif No-JO, ont déjà eu lieu dans différentes villes des Alpes.

Plusieurs acteurs, dont la directrice d'OSV, avaient ainsi signé une tribune mi-novembre à l'attention des organisateurs. L'objectif : dresser 17 conditions pour parvenir à des JO durables et dans le "respect des limites planétaires".

OSV "convaincue de l'intérêt de ces Jeux"

Dans un courrier envoyé peu avant les fêtes de fin d'année, la Région a non seulement regretté qu'OSV ait signé cette tribune, mais aussi de ne pas avoir été mise au courant d’une délibération prise lors d’un conseil d’administration au sujet d'une participation de l’association à une réunion avec un conseiller du président de la République. Une réunion qui avait comme thème "la durabilité et la préservation de l’environnement" autour de ces Jeux olympiques.

Contactée à plusieurs reprises, la directrice du cluster OSV, qui regroupe des entreprises, des industriels, des institutions du monde de l'outdoor, n'a pas souhaité réagir à ce courrier. 

Mais dans une lettre adressée à ses adhérents, que le journal L'Équipe a pu se procurer, l'association OSV a fait part de sa surprise : "C'est avec étonnement que nous avons pris connaissance de la teneur du courrier", avant de rappeler qu'elle était "convaincue de l'intérêt de ces Jeux".

"OSV a également voté la signature d'une tribune proposant des conditions environnementales à respecter (s'appuyant sur les accords de Paris), a poursuivi l'association. À la suite de ces soutiens, nous avons été invités le 13 décembre dernier à l'Élysée pour une consultation sur les conditions environnementales des JOP 2030. (...) Nous avons pu y représenter notre filière mais aussi la Région Aura. À chacune de ces étapes, notre interlocuteur auprès de la Région a été tenu informé en toute transparence."

Dans ce courrier, OSV indique que des "discussions" ont été engagées avec la Région afin de comprendre les raisons de cette décision, et de "garantir la pérennité de l'association".

"C'est surprenant"

Pour l'ONG Protect our winters (POW), la décision de la Région a été étonnante : "Ça nous a surpris parce qu'OSV a partagé son soutien à la candidature de la Région. Mais aussi parce qu'un des moteurs économiques de la région est l'industrie de l'outdoor, qui s'est fédérée autour de cette association-là."

"C'est surprenant car on ne pensait pas que des entreprises pouvaient être intimidées dans leur volonté d'avoir des Jeux plus compatibles avec les questions environnementales", poursuit Antoine Pin, directeur de l'ONG en France.

"Mais d'un autre côté, c'est un procédé qui a déjà eu lieu dans le milieu culturel de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, nuance-t-il. Le président de la Région (Laurent Wauquiez) avait aussi fait savoir que, quand une loi ne correspondait pas à ses envies, il se donnait le droit de ne pas la respecter. Comme ça a pu être le cas avec la loi Zéro artificialisation nette."

Contactée, Stéphanie Pernod, vice-présidente déléguée à l’Économie pour la Région et à l'origine du courrier, n'avait pas répondu à nos sollicitations à l'heure de la publication de cet article.

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