JO 2030. Sportifs, ONG, scientifiques, politiques... Plus de 170 signataires plaident pour des Jeux olympiques respectueux "des limites planétaires"

Une vingtaine d'associations ainsi que des chercheurs, personnalités politiques et sportifs de haut niveau exigent une quinzaine de conditions préalables à l'organisation des Jeux olympiques d'hiver 2030. En concurrence avec la Suède et la Suisse, la France sera fixée sur son sort le 21 novembre prochain, à l'occasion d'un grand oral devant le CIO.

Des Jeux olympiques d'hiver oui, mais "pas à n'importe quel prix". La candidature des Alpes françaises pour l'organisation des Olympiades de 2030 fait déjà des remous, une dizaine de jours après avoir été annoncée par les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur avec le comité olympique français (CNOSF).

Dans un communiqué rendu public jeudi 16 novembre, une vingtaine d'associations, sportifs de haut niveau, scientifiques et personnalités politiques exigent des Jeux "compatibles avec le respect des limites planétaires et bénéfiques pour les populations et les territoires".

"Nos propositions sont de l’ordre du possible, pas de l’utopie"

Parmi les signataires, plusieurs ONG - Ecolosport, Sport for the future, Mountain Riders, Surfrider Foundation - avancent une quinzaine de conditions qui devront être respectées sous peine de contribuer "au dérèglement climatique et à la perte de biodiversité, auxquels font déjà face les territoires de montagne aujourd'hui". "Nos propositions sont de l’ordre du possible, pas de l’utopie", avance Antoine Pin, directeur de l'association Protect our Winter France, également signataire du communiqué.

Utiliser des pistes "faites très majoritairement avec de l'enneigement naturel", "renoncer aux partenariats avec des sponsors dont l'activité promeut des conduites et des produits fortement polluants ou consommateurs de ressources", "rendre accessible au moins 80% des sites en train ou autres transports en commun", dépendre uniquement des infrastructures sportives existantes, "garantir la préservation de 100% des sites naturels"... Autant de leviers compatibles avec l'organisation des Jeux d'hiver en 2030.

L'Europe ferroviaire

Concernant l'accueil des équipes étrangères, le collectif suggère notamment de recourir au minimum au transport aérien. "L’Europe est le continent le mieux doté en matière de réseau ferroviaire. Les athlètes de Scandinavie, de Russie ou du sud de l’Europe peuvent largement venir en train, développe Antoine Pin. Il y a des précédents : pendant la coupe du monde de rugby, plusieurs équipes sont venues en train." 

Pour éviter une surfréquentation des sites pendant les Jeux, les signataires conseillent de "développer des fans zones dans les pays spectateurs", poursuit le directeur de Protect our Winter France. "Ces espaces permettent de vivre la ferveur de l’évènement depuis des zones restreintes et d’étaler l’impact économique de l’évènement aux pays qui ne sont pas hôtes. C'est une manière de rendre la fête olympique vraiment internationale."

"Le sport, et plus particulièrement les sports d'hiver et les territoires de montagne, sont et seront de plus en plus impactés par les conséquences du changement climatique et la perte de biodiversité (...) Cependant, si nous souhaitons profiter des bienfaits de ces activités dans le futur, elles doivent à la fois réduire leurs impacts environnementaux, s'adapter aux conséquences du changement climatique et contribuer à la transition écologique de notre société", précise le communiqué.

Plusieurs élus signataires

Outre le volet environnemental, le communiqué s'intéresse aussi aux enjeux économiques liés à l'organisation de ces Jeux. "Construire de nouvelles stations, comme le souhaite le président de région [Laurent Wauquiez, NDLR], alors que d'ici à la fin du siècle 90% des stations de ski françaises auront disparu ça n'a pas de sens, analyse Fabienne Grébert, élue régionale AURA et écologiste. L'élue déplore aussi le coût d'une telle organisation pour les collectivités locales. "Les Jeux permettent de nouveaux investissements dans la région mais les équipements et la maintenance des sites restent à la charge des collectivités." Jean-Pierre Béguin et Vincent Gay, conseillers régionaux en Auvergne-Rhône-Alpes, sont eux aussi signataires.

Fabienne Grébert estime que ces Jeux sont une "occasion manquée de travailler sur la question des transports publics" : "Remettre en état les lignes ferroviaires, doubler les voies routières près d’Annecy, mettre en place un tram quotidien digne de ce nom... En organisant les Jeux en 2038 cela aurait été faisable mais d'ici à 2030, c'est trop juste." Candidate malheureuse à l'organisation des Jeux olympiques d'hiver 2018, la France est en compétition avec la Suède et la Suisse. L'Hexagone devra défendre sa candidature devant le Comité international olympique le 21 novembre prochain. Réponse le 21 novembre prochain.

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