C’est l’abattoir privé temporaire le plus important du département. Il n’ouvre qu’une fois par an à l’occasion de l’Aïd El Kébir, la grande fête musulmane du mouton. 1500 à 2000 bêtes vont être égorgées en trois jours.
L’abattoir de Saint-Martin-Bellevue a été repris par la famille Chevallier et notamment Cyrille (à droite sur la photo) après la fermeture des abattoirs municipaux d’Annecy il y a 7 ans. Cyrille, propriétaire et éleveur voulait combler un manque sur le département. Car il y a un vrai besoin au moment de la grande fête musulmane de l’Aïd, la fête la plus importante de l’Islam. Chaque famille doit en effet sacrifier un mouton selon un rituel bien précis.
Ce rite commémore l’asservissement d’Abraham à Dieu qui lui a ordonné de sacrifier son fils Ismaël. Voyant qu’Abraham allait s’exécuter, Dieu lui envoya un mouton à sacrifier pour épargner son fils. Abraham est pour les musulmans le modèle du croyant et le messager de Dieu.
La fête se prépare depuis bien longtemps. Trois mois avant, les musulmans réservent leur mouton. Une semaine avant ils viennent la choisir sur place. Elle doit être en bonne santé. Et le jour J, la famille vient assister au sacrifice. Pour les enfants aussi, c'est une fête.
La tradition veut que le mouton soit égorgé à mains nues, chez soi. Autrefois, le sacrifice se faisait donc dans des jardins, dans des champs et parfois même dans les baignoires des appartements. Mais la législation française ne l’autorise pas. Aujourd’hui, l’abattage est très organisé. Ainsi, chez les Chevallier, il se fait en présence de deux ou trois vétérinaires et de "sacrificateurs" habilités par des organismes religieux agréés par le ministère de l'agriculture.
Ce sont les "sacrificateurs", on les appelle aussi "les tueurs", ils égorgent près de 600 moutons par jour, et s'accordent de temps en temps une petite pause !
Reportage de Céline Aubert-Egret, Dominique Bourget et Mélanie Ducret
durée de la vidéo : 00h01mn38s
Intervenants : Wally ; Mariem ; Fei Ama Samba Musulman de Marseille ; Valérie Le Bourg Directrice Départementale de la Protection des Populations 74
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©INA