Il tombe bien ce numéro de l'Express sur les "trésors cachés" d'Evian et Thonon. Sa sortie dans les kiosques est tombée le jour où Evian-Thonon-Gaillard brille en Coupe de France! Un trésor caché du foot français qui donnera peut-être envie aux lecteurs d'en savoir plus sur ce coin de Haute-Savoie.
C'est David Bédart qui a réalisé ces 12 pages spéciales sur Evian et Thonon dans l'Express. A l'heure de la sortie régionale de ce supplément, nous avons joint par téléphone ce journaliste spécialisé dans le tourisme. En reportage en Espagne, nous lui avons appris la bonne nouvelle qui agite les bords du Léman: Evian-Thonon-Gaillard en finale de la Coupe de France! Interview.
Tous les médias parlent d'Evian-Thonon-Gaillard ce matin (le 9 mai), c'est un beau coup de pub pour vous?
C'est vrai qu'on a de la chance, c'est bon pour les ventes (rires). Sérieusement, j'étais déjà très content de les voir l'emporter face au PSG, là c'est l'apothéose! En plus, je me suis aperçu lors de mon enquête sur Evian et Thonon que l'histoire du club est liée à la Grande Histoire du secteur d'une certaine manière.
C'est à dire?
Prenez par exemple l'épisode de l'hydrobase d'Amphion. C'est à proximité que le club s'est entraîné pendant plusieurs années.
L'hydrobase d'Amphion, c'est un des trésors cachés que vous dévoilez dans ce numéro?
Oui, pendant la deuxième guerre mondiale, le gouvernement de Vichy a récupéré de très gros hydravions qui avaient été commandés avant la guerre pour relier la France à l'Amérique du nord. Il lui fallait les tester. L'idée, c'était de les utiliser pour les Antilles notamment. L'Allemagne a d'abord fermé les yeux sur la création de cette hydrobase d'essais à deux pas de la Suisse, avant de réquisitionner les appareils qui seront finalement coulés par les Anglais.
C'est donc ça un trésor caché, un lieu dont l'histoire est peu ou pas connue?
Oui, les Parisiens passent 100 fois devant la Tour Eiffel sans en connaître l'histoire. A Evian, on passe devant la Buvette Cachat en oubliant de s'arrêter sur cet élément important du patrimoine qui a fait basculer la vie de la ville. J'ai travaillé avec des guides mais aussi et surtout avec des passionnés de l'histoire locale, des gens qui commencent à vous raconter quelque chose en vous disant, "ça n'intéressera pas vos lecteurs, c'est trop banal!"... généralement quand on commence à vous dire ça, c'est qu'il y a une belle anecdote oubliée derrière. D'ordinaire, l'histoire devient alors EXTRAordinaire.
C'est une enquête qui vous a pris combien de temps?
On travaille beaucoup en amont. Grâce à internet maintenant, on peut tomber sur un début d'histoire puis on se jette dedans, on multiplie les recherches et on passe ensuite une bonne semaine sur le terrain pour rencontrer des témoins. La rédaction dure 15 jours après.
Un lieu que vous avez particulièrement apprécié?
C'est un lieu que les Thononais connaissent, le château de Rives. Ils le connaissent sans le connaître, sans connaître son histoire. Et puis j'ai beaucoup aimé la réserve naturelle du Delta de la Dranse, l'une des dernières zones naturelles des bords lémaniques qui abrite des espèces animales et végétales. Un espace classé.Un conseil aux visiteurs?
Qu'ils ne se crispent pas sur un circuit, qu'ils se laissent aller... ils iront de découverte en découverte.