Le procès d'Allinges "délocalisé" sur le site du drame en Haute-Savoie

Ce mercredi 10 avril au matin, accompagné des victimes et de leurs familles, des avocats et des trois prévenus, le président du tribunal de Thonon s'est rendu sur le passage à niveau d'Allinges où sept collégiens sont morts en 2008. 

La presse était tenue à l'écart, à une trentaine de mètres du passage à niveau mais au loin on a vu le président du tribunal, Benjamin Deparis, examiner le revêtement du sol, l'emplacement des signaux lumineux et la butée sur laquelle passe la voie ferrée.

Au sixième jour du procès en correctionnelle du drame d'Allinges, ce tribunal délocalisé sur le lieu du drame, donnait l'impression d'une quête de la compréhension. "Il était important qu'on vienne au plus près de la manifestation de la vérité avant de passer à la phase des plaidoiries et des réquisitoires", a expliqué Me Denis Dreyfus, avocat des parties civiles, qui avait demandé ce déplacement sur les lieux de l'accident. "Ce sont des moments difficiles mais utiles, ce sont des moments où la justice rejoint l'humanité", a-t-il ajouté.


Selon le rapport d'expertise, ce passage est difficile à traverser par des cars ou des poids lourds dans le délai de fermeture des barrières de sécurité. En outre, les trains n'ont qu'une visibilité de 125 mètres en arrivant à ce passage à niveau, alors qu'il leur faut 400 mètres pour s'arrêter.


Un passage à niveau qui n'était pas classé comme "préoccupant"


Il est reproché à RFF et à la SNCF d'avoir sous-estimé la dangerosité de ce passage à niveau, qui n'était pas classé dans la liste des passages "préoccupants" avant l'accident. "Ce passage à niveau crève l'écran par sa dangerosité", a aussi déclaré l'avocat des familles, Me Denis Dreyfus.

"C'était bien de venir pour qu'on se rende compte qu'il y a des dysfonctionnements sur ce passage à niveau", a commenté Eric Girard, père de Joanna, gravement blessée dans la collision, "il y a un feu qu'on ne voit pas. La SNCF vient de s'en rendre compte".

Les représentants de la SNCF n'ont pas souhaité s'exprimer à l'issue de cette visite.

Le procès doit se terminer vendredi.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité