Vitrine de la discipline au niveau international, l'ultra-trail du Mont-Blanc dont l'épreuve-reine débute vendredi, attire un nombre croissant de participants et spectateurs: une manne pour l'économie locale.
"C'est devenue la meilleure semaine du mois d'août et l'une des deux semaines les plus chargées de l'année", se félicite Bernard Prud'homme, directeur de l'office de tourisme de Chamonix.
Avec près de 100.000 personnes (coureurs, accompagnateurs et spectateurs) attendues pendant la semaine, l'ultra-trail du Mont-Blanc (UTMB) qui en est à sa douzième édition, a converti ce bastion des activités de haute montagne à cette course à pied de tous les superlatifs.
En témoignent les espaces toujours plus conséquents réservés à la discipline dans les magasins de sport de la commune mais aussi le salon du trail organisé en marge de l'événement et qui draine 50.000 visiteurs et 140 exposants. Sans compter les parcours imaginés et balisés en 2012 sous le label "vallée du trail".
"Chamonix est devenue le showroom du trail", se réjouit Jacqueline Fattier, adjointe au maire en charge du développement local. "Le monde entier se déplace et c'est l'aura de Chamonix qui gonfle", ajoute l'élue.
Parmi les 7500 participants aux cinq courses composant l'UTMB, plus de la moitié sont étrangers et 77 nationalités sont représentées.
Une manne économique énorme
"Ça rallonge la saison. Avant à partir du 20 août, la fréquentation touristique déclinait, poursuit Mme Fattier. Aujourd'hui avec l'ultra-trail, c'est devenue une semaine de haute-saison." Une manne pour l'hôtellerie et les locations.
Selon des données fournies par l'organisation de l'UTMB, les coureurs privilégient, pour 80% d'entre eux, un hébergement payant. Ainsi en 2013, 60.504 nuitées payantes ont été vendues à Chamonix et ses environs.
Accompagnés par 2,31 personnes en moyenne, ils ont pris en outre l'habitude de venir reconnaître les parcours pendant tout l'été: un "plus" pour les professionnels, même si Chamonix avec ses 2,6 millions de touristes par an et ses quelque quatre millions de nuitées, n'est pas spécialement un désert touristique.
En l'absence de données chiffrées consolidées, élus, organisateurs et acteurs du commerce et du tourisme en sont réduits à des conjonctures pour estimer les retombées économiques de l'UTMB, "une manne économique énorme", qui se chiffrent à l'évidence en millions d'euros.
Un succès qui fait des émules puisque selon la presse spécialisée, le nombre de trails a été quasiment multiplié par 10 en dix ans, passant de 150 en 2003 à quelque 1400 en 2013.