Ce mardi 28 octobre, la notification du tribunal administratif de Grenoble est tombée, au lendemain d'une dernière audience: les élections municipales d'Annemasse sont officiellement annulées. Les habitants devront retourner aux urnes. Le maire sortant est menacé.
Le coup est venu de droite, il visait le Front National et c'est la gauche qui risque d'écoper! C'est la conclusion que l'on peut tirer après l'annulation des élections municipales d'Annemasse. A l'origine du recours, le candidat battu qui représentait l'UMP et l'UDI lors du suffrage et qui a pointé une irrégularité sur la liste du Front National. Selon Louis Mermet, une des candidates de la liste "Annemasse Bleu Marine", une octogénaire en maison de retraite, n'avait pas signé elle-même sa déclaration de candidature. Sa fille, également colistière, l'ayant fait à sa place.
En vertu des articles L.264 et L. 265 du code électoral, qui justifient qu'une déclaration de candidature est "obligatoire" et qu'elle doit comporter "la signature de chaque candidat", le tribunal administratif a décidé d'annuler les opérations électorales des 23 et 30 mars dernier. Les mandats des élus du FN, M. Capasso (tête de liste) et Mme Capasso-Chevallier sont aussi suspendus.
Qui est le gagnant dans cette histoire?
Curieusement, repasser devant les électeurs ne doit pas être une idée qui déplaît au FN. Lors de l'audience, l'avocat des "accusés" dans cette affaire ne s'est pas battu contre cette éventualité. Il faut dire qu'à Annemasse, le FN était allé au second tour des municipales, empochant au final 13,09% des voix. Juste devant, il y avait le candidat UMP/UDI, qui avait totalisé 39,47%, et en tête figurait le candidat de la gauche, Christian Dupessey, réélu avec 47,42% des suffrages. Ce dernier sait aujourd'hui qu'il a beaucoup à perdre d'un nouveau scrutin. La gauche gouvernementale qu'il défend est au plus mal et les huit points qui le séparaient de Louis Mermet risquent de fondre comme neige au soleil.
Christian Dupessey a fait savoir qu'il porterait l'affaire devant le conseil d'Etat. "S'il y a eu fraude, le fraudeur doit être sanctionné. Or ce n'est pas le cas dans cette affaire, il ne l'est pas parce qu'il n'est pas inéligible. Le vote des Annemassiens doit être respecté et là, il ne l'est pas, c'est un déni de démocratie", explique le maire.
En attendant, l'analyse porte à croire que le candidat de la droite a bien manoeuvré.
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