Les inspecteurs en grève réclament le retrait du projet de loi Sapin. Ils rejettent "une réorganisation qui remet en cause leur indépendance". Ils dénoncent aussi les pressions, notamment sur une inspectrice qui a contrôlé Tefal. Un rassemblement a eu lieu ce lundi 3 février devant le MEDEF.
Les inspecteurs du travail en grève réclament le retrait du projet de loi Sapin qui sera débattu à l'Assemblée nationale à partir du mercredi 5 février.
Les syndicats CGT, FO, SUD, SNU, et CNT estiment que la réforme Sapin va entraîner une diminution brutale des effectifs de contrôle. Actuellement, 2250 agents contrôlent 1,8 millions d'entreprises en France.
Ils craignent également des menaces pour l'indépendance de l'inspection. Aujourd'hui, les agents de l'Inspection assurent le contrôle et le suivi de toutes les entreprises sur leur secteur géographique, quelles que soient la taille et l'activité de ces entreprises. Cette organisation, selon les syndicats, "garantit l'indépendance contre les pressions externes du patronat ou du pouvoir politique". Mais, dans le projet de loi Sapin, la répartition des entreprises serait désormais décidée par un nouvel échelon hiérarchique, le Directeur d'Unité de Contrôle. Ce Directeur disposerait de pouvoirs lui permettant d'intervenir dans un dossier, et de se substituer à l'inspecteur en charge.
De plus, ces Directeurs seraient prélevés parmi les inspecteurs, entraînant automatiquement une baisse du nombre d'agents sur le terrain, parallèlement à une augmentation des "managers".
Reportage : Ariane Combes et Christian Mathieu
Le sujet est particulièrement sensible en Haute-Savoie, où une inspectrice est restée plusieurs mois en arrêt maladie, après ce que des collègues ont qualifié "de pressions" dans le dossier Tefal.
Un rassemblement a eu lieu, ce lundi, devant le MEDEF, à Annecy.
Pour mieux comprendre le contexte de cette grève, lire aussi la Tribune d'Inspecteurs du Travail dans Libération.