Les obsèques de Maurice Herzog à Chamonix

Les obsèques de l'alpiniste Maurice Herzog ont eu lieu ce 20 décembre au matin en l'église de Saint-Michel à Chamonix où personnalités politiques, montagnardes se sont pressées aux côtés de la famille.

C'est toujours l'image la plus marquante quand une figure de la montagne s'en va, les guides habillés en tenue traditionnelle sont là. De nombreux habitants de Chamonix ont aussi rempli la petite église de Chamonix pour rendre un dernier hommage à Maurice Herzog, cet obstiné qui a conquis l'Annapurna en 1950 et qui est parti à l'âge de 93 ans.

Face à la famille de la montagne au grand complet, les discours ont célébré celui qui a su fédérer pour aller au bout de l'exploit, celui qui a aussi construit une solide carrière publique.

Aujourd'hui, bien sûr, l'heure n'était pas à la polémique. Etait également présente sa fille, Félicité Herzog, qui a écorné l'image de son père dans son livre intitulé "Un héros" publié cette année, le qualifiant de "menteur et d'hémiplégique de la pensée".


"C'est évidemment un moment d'émotion qui marque le départ de ces hommes qui ont fait les Trente glorieuses. Herzog, c'était l'histoire de l'alpinisme", a déclaré juste avant la cérémonie Bernard Accoyer, ancien président de l'Assemblée Nationale et député-maire d'Annecy-le-Vieux. "Il a largement contribué au rayonnement de l'alpinisme", a renchéri la ministre des Sports, Valérie Fourneyron.


Michel Charlet, ancien maire de Chamonix, a tenu aussi à évoquer toutes les réalisations de celui qui l'a précédé comme premier magistrat. Maurice Herzog fut en effet maire de Chamonix pendant 10 ans.


Ancien secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports en 1963, Maurice Herzog, qui a dirigé jusqu'à sa retraite plusieurs entreprises, dont la Société du tunnel du Mont-Blanc (1981-84), résidait à Neuilly. Très fatigué, il s'était retiré, une semaine avant son décès, dans une maison de repos.

"Il restera une grande figure de l'alpinisme et de Chamonix. Les blessures qu'il a gardées témoignent de son engagement", a souligné un ami, Christian Adreu, évoquant l'amputation des doigts et des pieds de l'alpiniste lors de l'ascension de l'Annapurna.