Les cinq stagiaires de l'UCPA et leur guide ont été retrouvés morts après une chute de 250 mètres la veille dans le massif du Mont-Blanc, c'est l'un des plus graves accidents d'alpinisme depuis dix ans dans les Alpes françaises. L'enquête est diligentée par le parquet de Bonneville
Ces stagiaires, quatre hommes et une femme, des Français âgés de 27 à 45 ans, participaient à un "stage de perfectionnement "de deux semaines, organisé par l'UCPA , l' Union nationale des centres sportifs de plein air. Ils étaient accompagnés par un guide de 42 ans, salarié de l'organisme, réputé pour sa "rigueur professionnelle", selon une source locale.
"Ils ont dévissé sur le Glacier du Milieu, sur l'itinéraire de retour", a précisé le commandant du PGHM, Jean-Baptiste Estachy, qui a ajouté : "On a la certitude qu'ils sont décédés sur le coup après une chute de 250 mètres"."Ces alpinistes n'étaient pas des novices", a souligné l'officier, selon lequel ils terminaient leur deuxième semaine de stage et cette ascension était la "suite logique d'une progression faite dans les derniers jours".
Pratiqué tout au long de l'année, cet itinéraire est jugé "peu difficile en cotation montagnarde", a observé David Ravanel, président de la compagnie des guides de Chamonix. "Mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de risque et pas de danger."
"Quand ils sont partis, il y avait de très bonnes conditions météo et la visibilité était optimale, a relevé M. Ravanel, les conditions de regel au petit matin étaient très, très bonnes et le mauvais temps dont on parle est arrivé bien après." "Pierre était un guide expérimenté, qui fait cette course tous les 15 jours", a dit le gardien du refuge, Fred Laurenzio.
Une enquête de gendarmerie a été ouverte pour déterminer les circonstances de l'accident, a indiqué le vice-procureur de Bonneville, Agnès Robine, qui juge "prématuré de tirer des conclusions" sur les responsabilités éventuelles.
"Sur le bassin de l'Argentière, il n'y a pas de réseau", a déploré le gardien du refuge: "s'il y a un petit problème, ça peut se transformer en très gros problème car il faut descendre et rejoindre le refuge par ses propres moyens pour déclencher un secours".
17 personnes sont mortes ou disparues dans le massif du Mont-Blanc depuis le début de la saison estivale.
Cet accident est l'un des plus graves des dix dernières années dans les Alpes françaises. En juillet 2012, neuf alpinistes suisse, allemands, britanniques et espagnols avaient été tués par une avalanche au Mont Maudit dans le massif du Mont-Blanc.
En août 2008, huit alpinistes (trois Suisses, un guide autrichien et quatre Allemands) avaient également péri dans une avalanche à la suite de la chute de séracs (blocs de glace) au Mont-Blanc du Tacul, sur une voie d'accès au Mont-Blanc. En juin 2011, six alpinistes avaient fait une chute mortelle dans le massif des Ecrins .