Trois jours après la découverte du corps de Philippine, jeune étudiante de 22 ans retrouvée morte dans le bois de Boulogne à Paris, un suspect a été interpellé dans le canton de Genève, ce mardi 24 septembre. L'homme de 22 ans est déjà connu de la justice.
Trois jours après la découverte du corps d'une étudiante enterrée dans le bois de Boulogne à Paris, un suspect de 22 ans, condamné par le passé pour viol et sous le coup d'une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), a été interpellé ce mardi 24 septembre en Suisse.
Cet homme est âgé de 22 ans et de nationalité marocaine, a précisé à l'AFP une source proche du dossier, confirmant une information d'Actu 17. Le parquet de Paris a confirmé qu'un suspect avait été "identifié et interpellé ce jour dans le canton de Genève". "Une demande d'extradition va être adressée aux autorités suisses", a-t-il ajouté.
Selon le parquet, le suspect, "en situation irrégulière sur le territoire français, a été condamné en octobre 2021 pour des faits de viol commis en 2019 (alors qu'il était mineur)". Il avait été "libéré, en fin de peine, au mois de juin 2024".
Le corps enterré
La victime, prénommée Philippine et âgée de 19 ans, était étudiante à l'université de Paris-Dauphine. Son corps avait été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne, situé dans l'ouest parisien, lors d'une battue samedi après-midi.
Sa famille avait signalé sa disparition. L'étudiante avait été vue pour la dernière fois vendredi à l'heure du déjeuner, à l'université qui se trouve à proximité. Selon une source policière, des témoins ont raconté avoir vu un homme muni d'une pioche dans le secteur du bois de Boulogne près d'un pont. L'enquête, ouverte pour homicide volontaire, a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris.
Le suspect était déjà recherché
Selon une source proche du dossier, le suspect était sorti de détention le 20 juin et avait été placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz. Le 3 septembre dernier, un juge des libertés et de la détention avait validé sa sortie du centre de rétention. Une mesure assortie d'une obligation de pointer. Le 4 septembre, le Maroc avait fait "parvenir l'autorisation d'expulsion" aux autorités françaises, selon cette source.
La veille du meurtre, le 19 septembre, le suspect avait été inscrit au fichier des personnes recherchées, parce qu'il ne respectait pas son obligation de pointer, toujours selon cette source.
Le taux d'exécution des mesures d'éloignement (OQTF) de la France est le plus bas de l'Union européenne : autour de 7 % contre près de 30 % au niveau de l'UE. "Trop d'OQTF sont prises par les autorités : on observe une multiplication des mesures d'éloignement à l'encontre de personnes dont on sait dès le départ qu'elles ne peuvent pas faire l'objet d'un retour vers un pays d'origine ou de transit", selon Marie-Laure Basilien-Gainche, professeure de droit public à l'université Lyon III.