Le parc animalier Les aigles du Léman accueille ce printemps une trentaine de nouveaux pensionnaires. Si la plupart de ces petits rapaces sont élevés en nurserie, certains restent auprès de leurs parents pour, un jour, être relâchés.
Chouettes, condors et pygargues. Au parc des Aigles du Léman, en Haute-Savoie, c'est la saison des naissances. Le site, qui héberge près de 300 oiseaux de plus de 80 espèces, accueille quelques dizaines de nouveaux pensionnaires cette année.
Parmi eux, une petite chouette de l'Oural née au début du mois d'avril. Si elle paraît encore bien frêle, il ne faut pas se fier à son apparence. "On voit que les plumes commencent à pousser. Et dans quelques semaines, elle sera aussi emplumée que les grandes", désigne Eva Meyrier, biologiste au sein du parc animalier.
Plusieurs fois par jour, elle nourrit les oisillons à la nurserie. En tout, le parc des Aigles du Léman compte une trentaine de naissances ce printemps, un record. Des petits vautours, par exemple, mais aussi des condors des Andes. Dans la nature, 40% de l'espèce a été éradiquée en 30 ans. Alors l'enjeu de sa reproduction est énorme.
"En captivité, c'est une espèce qui se reproduit vraiment mal. On a entre six et dix petits condors des Andes qui éclosent chaque année dans tous les zoos du monde. C'est une espèce dont on est extrêmement fiers", ajoute Eva Meyrier.
Vers la réintroduction du pygargue
La plupart des oisillons sont élevés en nurserie, sauf un petit pygargue à queue blanche, bien caché derrière sa mère. Le gérant du parc rêve de réintroduire cette espèce dans la nature. Mais pour cela, il faut habituer les oiseaux à se débrouiller tous seuls.
"Les oiseaux qui vont retourner dans la nature vont être confrontés à un environnement où l'homme est présent partout. Ce qu'on ne veut pas, c'est qu'ils retournent vers l'homme pour chercher leur nourriture. Ils doivent trouver leur nourriture tous seuls. Et cet apprentissage, c'est grâce au fait de ne rester qu'avec les parents. Leur seul modèle, ce sera les parents. L'homme va être pour eux un intrus, un étranger, quelque chose qui fait peur et ils vont le fuir", explique Jacques-Olivier Travers, fauconnier aux Aigles du Léman.
Dès l'année prochaine, une nouvelle génération de pygargues pourrait déployer ses ailes dans le ciel des Alpes, 130 ans après la disparition du dernier couple qui nichait aux abords du lac Léman.