"On a vécu de belles choses ici" : tristesse et nostalgie avant la fermeture définitive d'une station de montagne

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C'est une page qui se tourne à la Sambuy, petite station familiale située à Faverges (Haute-Savoie) entre Annecy et Albertville. Après 63 ans d'existence, c'est le dernier été de fonctionnement pour les remontées mécaniques, qui ne sont plus rentables. ©France 3 Alpes / M. Feutry - B. Metral

Dernières ascensions en télésiège pour découvrir la Sambuy, en Haute-Savoie. La station familiale va fermer ses portes à l'issue de la saison estivale. Pas assez rentables, les remontées mécaniques seront démontées. Il faudra, ensuite, gravir les 700 mètres de dénivelé, à pied, pour jouir du site et de la vue sur le lac d'Annecy.

Les Aravis, le Mont-Blanc et le lac d'Annecy : à la Sambuy, le panorama est magistral. A peine descendus du télésiège, les promeneurs en prennent plein les yeux, à 1800 mètres d'altitude. Il leur aura fallu un petit quart d'heure pour rejoindre le point de vue offert par cette petite station familiale de Haute-Savoie. 

De l'autre côté, dans leur dos, la Combe de la Sambuy, reconnue par l'UNESCO comme géo-site du géoparc du Massif des Bauges, se dévoile au naturel. Les amateurs d'escalade, de parapente, de via ferrata ou encore de spéléo jouissent ici d'un terrain de jeu accessible et préservé. 

"Le site est fantastique", commente Lionel Muraz, le directeur d'exploitation de la Sambuy qui accueille en moyenne 600 visiteurs par jour.

"Depuis 2017, on fait plus de chiffre d'affaires l'été que l'hiver, ce qui est extrêmement rare pour une station de ski en France", ajoute-t-il "donc on préfère s'appeler station de montagne parce qu'on permet l'accessibilité à la montagne et à toutes ces activités"

Un problème de rentabilité

Mais dès la fin de l'été, la clientèle risque de se raréfier. La Sambuy, c'est fini. Les remontées mécaniques vivent leurs dernières semaines de fonctionnement. Elles seront démontées, faute de rentabilité.

Anthony, saisonnier, aide les visiteurs à monter et à descendre du télésiège, depuis plus de 7 ans. 

"On a vécu de belles choses ici, c'est beaucoup de rencontres. Donc ce n'est pas joyeux", dit-il, ceint par l'émotion.

"Il y a beaucoup de gens qui viennent parce que c'est le dernier été. Ils nous demandent pourquoi ça ferme. Ils nous disent que c'est dommage", poursuit-il.

"Les retombées ne permettent pas de justifier le million d'euros que la collectivité met chaque année", nous avait expliqué Jacques Dalex, le maire de Faverges-Seythenex, début juin. La commune, gestionnaire de la petite station, a voté en faveur de sa fermeture, en conseil municipal, par 22 voix pour et 9 voix contre.

Monter à 1850 mètres d'altitude, à pied ?

Combien seront-ils, ensuite, à se lancer à l'assaut des sentiers de randonnées et des 700 mètres de dénivelé positif pour rejoindre la Combe ? Christophe Waller sait, d'ores et déjà, qu'il ne fera plus décoller ses stagiaires de la Sambuy.

"On est déjà en train de penser que l'année prochaine, on va aller en face, de l'autre côté, au pied du Charvin, au col de l'Arpettaz et on ira faire plus de départs là-bas", confie le moniteur de parapente.

Grâce au télésiège, les apprentis parapentistes pouvaient amener leurs voiles et leur matériel sans effort. Lorsque les remontées auront disparu, il faudra porter les 15 à 20 kilos d'équipement sur le dos, dans la pente. 

"Nous en tant que moniteurs de parapente, on n'a pas le droit d'emmener des gens en montagne, donc on ne se permettra pas d'emmener des stagiaires à pied", confirme Christophe Waller. Le site deviendra hors de portée. 

Il y a de la nostalgie dans l'air. Mais les professionnels veulent en profiter jusqu'au bout. 

"On est mobilisés pour faire vivre à nos usagers une expérience inoubliable cet été", confie Lionel Muraz. Histoire de finir en beauté.

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