Réchauffement climatique : +1,2°C en surface et 1°C en profondeur dans les eaux du Léman, une augmentation "préoccupante" des températures

La température des eaux du Léman ne cesse d'augmenter. Que ce soit en surface ou en profondeur, le lac n'est pas épargné par le réchauffement climatique. Ce constat a été dressé dans un rapport de la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (Cipel) publié ce lundi 12 février.

"Une augmentation préoccupante des températures des eaux du Léman". C'est ainsi que la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (Cipel) introduit son rapport annuel sur la qualité des eaux du lac. En surface ou en profondeur, le thermomètre ne cesse de monter.

Nicole Gallina, secrétaire générale de cet organisme franco-suisse, précise : "La température moyenne annuelle de la surface [entre 0 et 10 mètres, NDLR], en 2022, a atteint 13,6 °C. Par rapport à la période de référence, de 1991 à 2020, c'est une augmentation de 1,2 °C".

En profondeur, "on a vu une tendance au réchauffement de 1 °C depuis 2012", année du dernier brassage des eaux. Il s'agit du mélange des eaux en surface avec celles en profondeur. Cette absence de brassage entrave la réoxygénation des couches profondes et maintient une concentration de phosphore "légèrement au-dessus de l'objectif souhaité par la Cipel", rapporte le communiqué.

2022, année record de chaleur fragilisant le lac Léman

En évoquant ces constatations, Nicole Gallina informe que la région alpine est "la plus vulnérable au réchauffement climatique. Il est beaucoup plus prononcé." Un problème pour la secrétaire générale de la Cipel qui rappelle que la région regroupe "les sources des plus grands fleuves européens, les châteaux d’eau de l’Europe".

L’année 2022, année record de chaleur depuis 1900, a été caractérisée par "une faible pluviométrie et un fort rayonnement solaire", précise le rapport.

Ce compte-rendu annuel se fait dans le cadre du plan d'action de la Cipel. La commission a été créée en 1963. Elle est gérée par la France et la Suisse "parce qu’on ne pouvait pas se baigner dans le Léman, il était trop insalubre" il y a 60 ans, explique Nicole Gallina. Depuis, l'organisme franco-suisse surveille la qualité des eaux du Léman et de son bassin-versant.

Des prélèvements mensuels

Pour ce faire, un prélèvement est effectué une à deux fois par mois. "Une fois pendant l’hiver et deux fois durant la période de production, à partir du printemps", détaille la secrétaire générale de la Cipel. "On suit tous les paramètres physico-chimiques et biologiques. On suit les nutriments. Le but est d’identifier les sources de pollution et de recommander s’il y a un problème."

Ces travaux s'inscrivent dans un vaste plan d'action. Le quatrième plan court depuis 2021 jusqu'en 2030. Il se compose de 29 actions "de communication, de gouvernance et scientifique". Nicole Gallina le décrit comme "la colonne vertébrale de la Cipel". Il s’agit de "tout mettre en œuvre pour que la qualité de l’eau ne se détériore pas" afin de "garantir tous les usages du Léman". Aussi bien la pêche, les activités nautiques que la baignade.

Pour mieux comprendre le fonctionnement de l'écosystème du Léman et mieux orienter les prochaines actions, quatre études complémentaires ont été incluses dans le rapport 2023. Parmi elles, l’exploration de méthodes innovantes pour quantifier la moule quagga, une espèce profitant du déséquilibre de l'écosystème du lac pour proliférer.

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