Quelles seront les conséquences de la décision des sherpas du Népal de ne pas gravir l'Everest, cette saison? Quelles répercussions pour eux? Et pour les alpinistes occidentaux qui ont payé cher leur "permis" de gravir le toit du monde? Questions posées à un guide de Chamonix: Christian Tromdorff.
Les sherpas népalais l'ont annoncé ce mardi 22 avril: ils ne graviront pas l'Everest cette saison, après l'avalanche meurtrière de vendredi dernier où 13 guides népalais ont été tués (il y a également trois disparus). Toutefois, les informations sont contradictoires et le gouvernement tente de les faire revenir sur leur décision.
Cette "grève" met fin aux projets d'ascension de centaines d'alpinistes étrangers. Les sherpas apportent une aide cruciale à toute ascension du plus haut sommet du monde, en transportant notamment tentes et approvisionnement.
Christian Tromdorff, guide de haute montagne et himalayiste aguerri, le confirme: "sans les sherpas, toutes les expéditions vont être interrompues, sauf pour les alpinistes les plus chevronnés" et donc potentiellement autonomes.
S'il n'y a plus de sherpas, il n'y a plus d'expéditions"
"Pour cette saison, réduite aux mois d'avril et mai, il y aura donc interruption totale, si la grève est confirmée. A voir pour la suite de l'année. Ce sont surtout les guides occidentaux sur place qui vont devoir gérer la situation."
"L'Everest est une manne pour un pays comme le Népal. Les conséquences seront importantes pour des centaines de personnes. C'est un pays très pauvre où il y a également beaucoup de corruption. Pour les sherpas, c'est un bon moyen de gagner correctement leur vie, vu le niveau de vie local. En revanche, c'est vrai qu'ils n'ont aucune protection sociale en cas d'accident."
Interview réalisée par Elsa Cadier