Après plus d'un an de recherches, les enquêteurs n'ont toujours pas mis la main sur les passeports britanniques de deux des victimes du quadruple meurtre de Chevaline (Haute-Savoie) qui ont mystérieusement disparu, a précisé le parquet, jeudi 24 octobre.
"On n'a jamais retrouvé le passeport britannique des époux al-Hilli. Les enquêteurs ont fouillé absolument partout, sur les corps, dans la caravane familiale, dans la maison de Claygate" en Angleterre, a indiqué Eric Maillaud, procureur de la République à Annecy. "Compte tenu du timing (de la tuerie), il n'est pas impossible que le tueur ait pris ces deux passeports" pour prouver qu'il avait bien tué ses victimes "mais ça paraît drôlement serré", a estimé M. Maillaud.
"La complexité de l'enquête"
Les enquêteurs ont cherché en vain ces passeports auprès des commissariats, des services des objets trouvés et des hôtels sur tout le trajet routier des al-Hilli, depuis Calais, jusqu'au lac d'Annecy, en passant par Rouen. De nouvelles recherches ont été lancées récemment. "Cela ne fait que rajouter à la complexité de l'enquête", a commenté M. Maillaud.
Le plus étonnant est que Saad al-Hilli avait pourtant sur lui certains papiers d'identité, notamment ceux de son père décédé dont il se disputait l'héritage avec son frère, Zaïd.
Durant ses vacances au bord du lac d'Annecy, Saad al-Hilli avait en effet prévu de se rendre à Genève en Suisse à la banque qui gérait le compte de son père, créditeur de 780.000 livres sterling (environ 917.000 euros).
"Le contrôle judiciaire de Zaïd a été prolongé jusqu'au 15 janvier" dans l'attente de nouvelles analyses, a par ailleurs indiqué M. Maillaud. Ce dernier avait été arrêté et entendu par la police du Surrey en juin dernier, avant d'être relâché faute de preuve. Il a récemment clamé son innocence dans une interview à la BBC.