De la théorie...à la pratique : au Tunnel du Mont-Blanc, alors que le gouvernement a annoncé il y a 8 jours la fermeture stricte des frontières, dans les faits "40 % de ceux qui passent sont en infraction avec la règle sanitaire" estime un syndicat de la police aux frontières. Témoignage.
C’est la première mesure annoncée par le chef du gouvernement vendredi 29 janvier : "Toute entrée en France et toute sortie de notre territoire à destination ou en provenance d'un pays extérieur à l'Union européenne sera interdite, sauf motif impérieux".
Pour éviter un nouveau confinement, l'exécutif a fait le choix de la fermeture des frontières pour limiter la propagation du virus, à l'heure où plusieurs variants étrangers inquiètent.
Depuis le lundi 1er février, il est interdit pour des ressortissants étrangers de se rendre sur le territoire français sans motif impérieux et sans test PCR négatif.
Le discours du gouvernement a été et reste ferme, mais dans les faits, la réalité est un peu...différente. C'est en tout cas ce dont témoigne David Albert représentant du syndicat Alternative Police CFDT.
"Près de 40% en infraction et verbalisés"
Ce syndicaliste a contrôlé toute la nuit précédente du 4 février les automobilistes et en atteste : "à l'heure actuelle, le flux est de 100 à 200 véhicules par jour, si l'on ne prend pas en compte les exceptions qui concernent déjà des routiers, des transits ou des travailleurs frontaliers, entre 30 à 40 % de ceux qui passent ne devraient pas y être autorisés, puisque qu'ils sont en infraction, verbalisables et verbalisés pour défaut d'attestation de déplacement, ou présentation d'un résultat de test PCR négatif au Covid".
"Aucune directive à la police aux frontières n'est donnée"
Verbalisés, mais pas refoulés. Car "aucune directive à la police aux frontières n'est donnée, pour interdire l'entrée en France des personnes venant de l'espace européen" poursuit David Albert qui s'interroge : "Si on paie l'amende, on rentre quand même si on fait partie de l'Union Européenne, ce qui veut dire qu'il n'y a pas de fermeture effective de la frontière, on trouve cela totalement illogique dans le combat contre la pandémie. On demande des consignes claires, nettes et précises. L'amende ne doit pas simplement devenir un prix à payer pour avoir le droit d'entrer alors qu'on est peut-être contaminé" déplore le policier.