Immersion dans le centre de secours avancé d'Avoriaz. Six sapeurs-pompiers sont affectés dans la station de Haute-Savoie pendant la saison hivernale. Particularité : ils se déplacent exclusivement en engins à chenilles.
"On a des skieurs qui passent à droite, à gauche. Il y a des enfants qui traversent avec des luges, des piétons, des calèches tirées par des chevaux, des motoneiges. On est très vigilants, sur tout. C'est assez complexe comme conduite".
À bord de sa chenillette, Steven Deltour a les yeux partout. Ce pompier saisonnier travaille depuis 8 ans dans la station d'Avoriaz. Un poste un petit peu différent de celui de ses collègues dans la vallée. Il n'intervient, par exemple, que très rarement pour des accidents de la circulation. Et pour cause, les véhicules à moteur sont interdits dans la station de Haute-Savoie.
Une vigilance de tous les instants
Les pompiers circulent donc exclusivement dans des engins de damage adaptés aux secours. "C'est un véhicule de secours d'urgence à personnes, tel qu'on peut le rencontrer en ville. Simplement, il est monté sur un engin chenillé qui permet d'accéder à l'ensemble de la station qui est enneigée tout l'hiver", détaille le commandant Jean-Noël Chapuis, adjoint au chef du groupement des sapeurs-pompiers du Chablais.
S'adapter à l'environnement
"À l'arrière, on a une cellule sanitaire qui va permettre d'accueillir l'équipier et la victime, qui est prise en charge de la même manière que dans un véhicule avec un châssis routier".
Les procédures, elles aussi, sont adaptées à la configuration de la station de montagne : "On a des méthodes de travail quand même assez différentes par rapport à ce que l'on peut avoir en ville ou en milieu rural puisqu'on doit alimenter notre engin si on veut de l'eau, on n'en a pas à l'intérieur", explique Sandy Wamin, sous-officier de garde.
Pas de réserve d'eau
Les pompiers d’Avoriaz ont donc les badges d’accès aux immeubles pour s'alimenter en eau. Ils multiplient les exercices pour se repérer dans le village. "Une autre spécificité d'Avoriaz, c'est qu'on est beaucoup en immeubles et en étages donc on a des manœuvres-types différentes", poursuit le sapeur-pompier.
Six pompiers travaillent en permanence dans la station, 24 heures sur 24. Incendies, malaises, blessures, accidents divers : chaque hiver, les sapeurs-pompiers d’Avoriaz réalisent en moyenne 250 interventions.
Un centre avancé pour réduire les délais d'intervention
"La présence de cette station à 1 800 mètres d'altitude et son éloignement par rapport au centre de secours de Morzine qui est situé dans la vallée, justifient qu'on ait un centre avancé ici qui permet de réduire les délais et finalement d'être capable d'intervenir dans les mêmes délais qu'en milieu urbain", analyse le commandant Jean-Noël Chapuis.
"À ma connaissance, c'est unique en France, c'est la seule station qui maintient un enneigement permanent qui nécessite d'avoir des engins chenillés pour les pompiers", dit-il.
Une particularité qui a séduit Steven Deltour. Il a été spécialement formé pour conduire la chenillette, au sein du Service départemental d'incendie et de secours de Haute-Savoie (SDIS 74).
"C'est assez plaisant pour nous", dit-il. "Beaucoup de [pompiers] saisonniers qui finissent la saison essayent ensuite de rentrer dans le damage, c'est différent mais ce sont les mêmes engins".