Jeudi 30 janvier, une proposition de loi visant à protéger "le patrimoine sensoriel" des campagnes est examiné à l'assemblée. Le texte soutenu par le ministre de la culture Franck Riester a pour ambition de protéger les ruraux des actions juridiques contre les "bruits et effluves" de nos campagnes.
Le coq Maurice pourra (peut-être) continuer de s'égosiller et les cloches de nos villages ardéchois ou de nos vaches alpines de tinter : les députés vont examiner, jeudi 30 janvier, à l'assemblée une proposition de loi UDI-Agir visant à protéger le "patrimoine sensoriel" des campagnes, alors que les litiges se multiplient en zones rurales.
Ce texte est soutenu par le ministre de la Culture, Franck Riester, et sera examiné dans l'hémicycle lors d'une journée dédiée aux propositions du groupe centriste ("niche parlementaire").
Portée par le député de Lozère, Pierre Morel-à-l'Huissier, et co-signée par des élus de tous bords, cette proposition de loi entend protéger les ruraux des actions juridiques engagées contre les "bruits et les effluves" de la campagne, au nom de "troubles anormaux du voisinage".
Aux yeux des députés de la commission des affaires culturelles, chants du coq, sons de cloches et "émissions olfactives des espaces et milieux naturels" font "partie intégrante de la vie rurale" et doivent rentrer dans le code du patrimoine.
(Ci-dessous vidéo archives sur la polémique autour du crottin de cheval d'un centre équestre dans la Loire)
Cet été, le litige autour du coq chanteur "Maurice" de l'Île d'Oléron était devenu le symbole du conflit entre ruraux et nouveaux arrivants. La justice avait rejeté la plainte des voisins indisposés par son cocorico matinal.
Porté par l'atmosphère bienveillante de la commission, M. Morel-A-L'Huissier a gratifié l'assistance d'un extrait d'une chanson du groupe toulonnais Aïoli "Touche pas aux cigales", tout en prévenant : "C'est un peu cru".
La commission a également adopté une proposition de loi UDI-Agir visant à moderniser les outils et la gouvernance de la Fondation du Patrimoine.