Il y a quarante ans, les Verts entraient dans la légende

Des victoires face à Split, Kiev, Eindhoven, avant une finale perdue le 12 mai 1976 contre le Bayern Munich et ses fameux "poteaux carrés", puis le défilé sur les Champs-Elysées à Paris: il y a 40 ans, l'épopée de l'AS Saint-Etienne marquait le football français. Un anniversaire célébré aujourd'hui.

Toute la France s'identifiait alors à l'équipe stéphanoise et à ses exploits. Y compris en chansons, comme le tube "Qui c'est les plus forts, évidemment c'est les Verts", écrit et chanté par Jacques Monty en 1976, devenu depuis l'hymne de l'AS Saint-Etienne, joué avant chaque rencontre dans le Chaudron. 

Elle fait le lien avec les nouvelles générations de supporteurs qui n'ont souvent que des images en noir et blanc pour imaginer ces années 70 où Saint-Etienne était le club phare en France.


"Allez les Verts" version Karaoké par francebleu-stetienneloire

"Quand nous étions dans le feu de l'action, on ne s'imaginait pas du tout ce que représentait l'épopée des Verts et c'est tant mieux", témoigne Jean-Michel Larqué, capitaine d'une équipe dont tous les joueurs, formés pour la plupart à l'ASSE,
sont au moins aujourd'hui sexagénaires.

"On ne s'en est rendu compte que lorsque nous avons quitté l'ASSE. Nous avions marqué les esprits. Nous avons permis des soirées magnifiques chez les étudiants, le mercredi soir, quand ils suivaient les matches des Verts. A l'époque, des supporteurs de Paris, Marseille et même... de Lyon (ennemi juré de Saint-Etienne) qui supportaient leur équipe le dimanche, supportaient Saint-Etienne le mercredi", poursuit-il.

- "Restés dans la mémoire des Français" -

"Nous regardons les images. Nous espérons qu'elles ont contribué à l'histoire de l'ASSE. Tout est beau, même les images un peu floues", s'émeut-il.
Aujourd'hui le Musée des Verts, le premier consacré au football en France, inauguré il y a un an et demi, et installé au coeur du stade Geoffroy-Guichard, contribue à entretenir le souvenir de cette période de l'histoire de l'ASSE, fondée en 1933.
"Quarante ans après, nous sommes restés dans la mémoire des Français. C'est fantastique. Nous avons réussi des retournements de situation qui ont fait que nous avons marqué le football français", dit pour sa part le défenseur Christian Lopez.
"Il y avait tout un ensemble qui faisait qu'il y avait un lien, une affection entre tous les joueurs et c'est ce qui permettait cette cohésion, cette volonté de faire mieux, de refuser à chaque fois la défaite, même si parfois nous l'avons connue", témoigne pour sa part, Robert Herbin, l'entraîneur. Celui-ci a confié "ne s'être jamais remis de la défaite en finale contre le Bayern et n'avoir jamais revu le match".

- "Des valeurs sympathiques" -

La plupart des joueurs ont quitté Saint-Etienne mais certains d'entre eux vivent encore dans la région stéphanoise comme les frères Patrick et Hervé Revelli, Dominique Rocheteau, revenu occuper les fonctions de conseiller sportif au club, ou encore Jacques Santini.
"Aujourd'hui, il reste le regard des gens, respectueux. On ne me considérait pas comme un grand communicant mais c'est parfois moi qui doit briser la glace lorsque je croise des supporteurs dans les commerces. Je suis content de leur parler, de leur donner un peu de ce qu'ils ont vécu par procuration, moi qui fut un acteur privilégié de cette période", confie ce dernier.
"Alors que le football français traversait une période très noire, notre équipe dégageait des valeurs sympathiques, d'humilité, de simplicité, de travail, de solidarité. A l'époque, il y avait, aussi, peu de retransmissions télévisées des matches", poursuit l'ancien milieu de terrain, dont une reprise de la tête avait heurté la barre - comme une frappe de Dominique Bathenay, faisant entrer ces maudits "poteaux carrés" dans l'histoire - au cours de la finale perdue à Glasgow contre le Bayern Munich (1-0).

Malgré la défaite, les Verts étaient sortis en héros. "Mais la déception était très forte. Cela faisait très mal et aujourd'hui encore, comme Robert Herbin le dit, il y a toujours cette blessure" conclut Jacques Santini.
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