La Cour des comptes épingle l'autoroute ferroviaire entre la France et l'Italie.
Selon la Cour des comptes, les autoroutes ferroviaires n'ont pas fait la preuve de leur efficacité , dans son rapport 2012, l'institution épingle le dispositif.
L'autoroute ferroviaire alpine France-Italie et l'autoroute ferroviaire Perpignan-Luxembourg, sont actuellement les deux seules en fonctionnement en France (hors tunnel sous la Manche) .
A la différence du ferroutage, l'autouroute ferroviaire permet de ne transporter par le rail que la semi-remorque, sans son tracteur et son chauffeur, d'où un gain de productivité.
Promues par le Grenelle de l'environnement pour délester, au profit du rail, le réseau routier d'une partie du trafic poids-lourds et réduire la pollution, "le concept peine à faire ses preuves sur les plans économiques et financiers", relève l'institution de la rue Cambon.
Les deux axes examinés "ne sont actuellement pas rentables", estime-t-elle.
L'expérimentation de l'autoroute alpine entre Aiton (Savoie) et Orbassano (Piémont), (175 km) exploitée depuis 2003 par une sous-filiale de la SNCF et la compagnie publique italienne Trenitalia, "a été contrariée (...) par la lenteur à réaliser les aménagements de ligne indispensables" à son bon fonctionnement, selon le rapport.
"Les effets d'annonce et la volonté politique ont conduit à une décision de lancement hâtive", indique le document, qui pointe aussi que le service souffre d'un partage des responsabilités "inutilement compliqué" entre Trenitalia-SNCF, pour les locomotives, et des sociétés indépendantes pour les wagons et les terminaux.
Concernant l'axe Perpignan-Luxembourg, la Cour considère que son ouverture commerciale, en 2007, "s'est faite dans des conditions techniques et économiques insuffisamment étudiées".
Les aménagements de départ "sont apparus insuffisants", juge-t-elle encore, "et le service, qui met en évidence les limites actuelles du système ferroviaire national, n'a pas encore fait la démonstration du niveau de fiabilité attendu par les transporteurs et leurs clients".
La loi de programmation relative au Grenelle de l'environnment prévoit la mise en place de trois autoroutes ferroviaires.
Outre les deux déjà existantes, l'ouverture d'un troisième axe atlantique entre le Pays basque, la région parisienne et le nord de la France est prévue.
La loi fixe un objectif de transfert sur le rail (appelé "report modal") de deux millions de camions par an d'ici à 2020.
"Dans la perspective d'une troisième autoroute, voire d'une quatrième", la cour recommande, entre autres mesures, et en ce qui concerne l'Etat, "de rééquilibrer la compétitivité entre la route et le rail (...) et à tout le moins ne pas la dégrader par des mesures complémentaires".
La Cour fait ici référence "au récent réhaussement du poids total autorisé en charge pour le transport routier de marchandises" (passé de 40 à 44 tonnes, ndlr).
En ce qui concerne l'Etat et le gestionnaire d'infrastructure (Réseau ferré de France, ndlr), elle recommande notamment de "confirmer, dans les meilleurs délais, l'acceptation de trains longs (plus de 1.000 mètres) pour ce service".////