En ce 14 juillet, le nom des neuf victimes de l'avalanche du Mont-Blanc a été lu à la cérémonie.
Neuf bougies ont été allumées samedi 14 juillet en l'église de Chamonix (Haute-Savoie) où se tient une cérémonie en hommage aux alpinistes, âgés de 33 à 63 ans, morts jeudi dans une avalanche au Mont Maudit dans le massif du Mont-Blanc, dont les neuf noms ont été égrenés.
Une cérémonie oecuménique
"Ils nous ont quittés trop vite, comme une flamme éteinte trop tôt par un violent coup de vent avant d'avoir donné toute sa lumière", a dit au début la cérémonie, à 14H00, le père Georges Vigliano, curé de Chamonix.
"La montagne ne fait pas de détail", a ajouté le prêtre, qui conduit la cérémonie oecuménique aux côtés du pasteur de la ville, Isabelle Pierron, dont les propos sont traduits en anglais.
Neuf bougies pour neuf victimes
Neuf bougies ont été allumées sur l'autel en même temps qu'étaient lus les noms des neufs victimes de l'avalanche meurtrière: Stephan Sulla, Allemand de 40 ans, Corry Mueller, Allemand de 41 ans, Pia Lunzenauer, Allemande de 33 ans, Hans Seehlzer, Suisse de 63 ans, Joachim Aguado-Marony, Espagnol de 51 ans, Esteban Martinez-Jibanez, Espagnol de 39 ans, Roger Payne, Britannique de 55 ans, John Taylor, Britannique de 48 ans, et Stephen Barber, Britannique de 47 ans.
La famille d'une victime allemande est présente à l'église, ainsi que le maire de Chamonix, Eric Fournier, la députée Sophie Dion, et deux rescapés danois de l'avalanche, Thomas Dybro et Alex Peterson.
Environ 150 personnes ont assisté à la cérémonie dans une église aux bancs clairsemés. Dans une ville où les accidents de la montagne font partie de la vie quotidienne, des Chamoniards s'étaient joints aux représentants officiels
"Chamonix a le coeur lourd, traversée d'une émotion intense devant l'ampleur du drame", a déclaré le pasteur, en lançant: "Merveilleuse montagne qui invite au dépassement de soi (...) Et aussi montagne imprévisible inattendue toujours".
"Je tenais à venir participer à la douleur des victimes, à honorer tous ces morts", expliquait ainsi Nicole Bozon, femme de guide de haute montagne, à l'issue de la cérémonie.
Une météo est au diapason du chagrin général
Le téléphérique de l'Aiguille Midi était toujours fermé samedi en raison de rafales devant soufflant à 100 km/h à son sommet (3.842 mètres), rendant ainsi inaccessible la voie d'ascension au Mont-Blanc dite des "Trois Monts".
C'est sur cette voie que les neuf alpinistes ont trouvé la mort, leurs cordées ayant été surprises tôt jeudi matin par une coulée de neige à 4.000 mètres d'altitude, sur la face nord du Mont Maudit.
Seule une poignée d'alpinistes, bloqués en raison de la fermeture du téléphérique, ont passé la nuit de vendredi à samedi au refuge des Cosmiques, passage obligé pour emprunter cette voie.
"Les conditions sont hivernales. Il a neigé, il y a du vent, il fait froid. Aujourd'hui, ça ressemble plus à un phare qu'à un refuge, vu le peu de fréquentation", a indiqué à l'AFP Laurence Cantèle, gardienne des Cosmiques depuis 19 ans.
"Le fait qu'il fasse mauvais temps, ça apaise les esprits, ça permet de se retrouver. Après, on va recommencer mais sans oublier ce qu'il s'est passé", a-t-elle ajouté.
Météo France annonçait pour samedi un "fort risque" d'avalanche en haute montagne "après les grosses chutes ventées" de la nuit précédente.
Les corps des deux Espagnols qui ont péri ont d'ores et déjà été rapatriés, l'un à Barcelone et l'autre à Madrid, a indiqué la mairie.
Les autres corps devraient être rapatriés lundi, une fois les formalités accomplies. Cinq familles se sont rendues à Chamonix auprès de leur proche décédé et la plupart étaient déjà reparties samedi, selon la mairie.
L'avalanche la plus meurtrière de ces dix dernières années
L'accident le plus grave dans les Alpes françaises depuis les dix dernières années a fait neuf morts et douze blessés. Leurs cordées ont été surprises tôt jeudi matin, le 12 juillet, par une coulée de neige à 4.000 mètres d'altitude, sur la face nord du Mont Maudit, voie d'ascension empruntée par des milliers d'alpinistes se lançant chaque été à l'assaut du Mont-Blanc.