Un guide condamné à 6 mois de prison avec sursis pour la mort de son client tué
Bonneville : Procès d'un guide
Le tribunal de Bonneville doit rendre son délibéré dans l'affaire du guide autrichien poursuivi pour homicide involontaire. le professionnel avait laissé un de ses clients seul sur l'arrëte du goûter dans le massif du mont blanc.l'homme avait dévissé et trouvé la mort
Un guide autrichien de 38 ans, poursuivi pour homicide involontaire après la mort de son client en juin dans le massif du Mont-Blanc, a été condamné jeudi à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bonneville.
Le professionnel, "très expérimenté" originaire de Kramsach dans le Tyrol, ayant à son actif plusieurs expéditions à plus de 8.000 mètres, a en outre été condamné à 1.000 euros d'amende. Une peine de principe et une amende de 3.500 euros avaient été requises à son encontre par le parquet lors de son procès en octobre dernier.
Rappel des faits
L'accident mortel a eu lieu le 24 juin dernier :
Herman Nethart, alpiniste allemand âgé de 50 ans, dévisse alors qu'il évolue seul dans le couloir du Goûter, lors de l'ascension du Mont-Blanc
L'homme, fatigué, est avait été laissé sur place par son guide Stéphane Kake et ses deux autres clients, avec l'intention de revenir le chercher
Mais l'allemand ne respecte pas les consignes Il décide de reprendre la marche et fait une chute de 400 mètres.
<< ci-contre le rappel des faits Elsa Cadier
"Pas une seule fois je n'ai imaginé qu'il n'attendrait pas " avait expliqué à la barre le guide Atrichien lors du procès
"Un guide ne doit jamais abandonner son client seul en montagne", avait rappelé lors du procès le procureur de la République de Bonneville, Pierre-Yves Michaud.
Alors que le guide avait demandé à son client de ne pas bouger et d'attendre son retour, la victime, qui présentait depuis la veille des signes de faiblesse respiratoire, avait toutefois repris sa course seule avant de chuter. "Pas une seule fois je n'ai imaginé qu'il n'attendrait pas", avait expliqué à la barre le professionnel, qui selon le procureur aurait "dû intégrer le risque qu'il décide de repartir seul".
"C'était vous le patron, vous auriez dû imposer à vos clients de ralentir afin d'arriver tous les trois ensemble au refuge", avait insisté M. Michaud. "Mais c'était trop rageant, trop frustrant de renoncer à ce sommet à cause de ce vilain petit canard", avait lancé le magistrat, qui avait également déploré la "légèreté" avec laquelle le guide avait apprécié le niveau technique de la victime.
"C'est si facile de faire de la montagne quand on est au chaud dans une salle d'audience", avait renchéri Me Xavier Chantelot, plaidant la relaxe de son client au motif qu'il n'existait "aucune démonstration" du lien de causalité entre les maladresses du guide et la mort de l'alpiniste. La famille, absente au procès, ne s'était pas constituée partie civile, avait par ailleurs relevé le prévenu.