Le tribunal de commerce de Vienne a tranché en faveur du groupe EDF pour la reprise de l'entreprise iséroise Photowatt.
Candidats à la reprise de Photowatt
C'est le dernier grand oral pour les candidats à la reprise de Photowatt mais pas sûr que les 3 puissent maintenir leur offre. Dans ce cas, les salariés de l'entreprise de panneaux solaires installée à Bourgoin-Jallieu pourraient connaître le nom de leur repreneur dès ce soir.
Le tribunal de commerce de Vienne (Isère) a confirmé, lundi 27 février, la reprise du fabricant de panneaux solaires en redressement judiciaire "Photowatt" par le groupe d'électricité EDF, conformément à l'annonce faite deux semaines plus tôt par Nicolas Sarkozy.
EDF, qui prendra possession de l'entrepise au 1er mars, s'engage à reprendre 355 personnes (345 salariés et 10 apprentis) et à reclasser les 70 autres au sein du groupe EDF, dans un rayon de 60 km, a précisé le tribunal.
Le groupe public d'électricité va injecter 75 millions d'euros pour sécuriser le projet industriel et ce "à effet immédiat", a précisé le président du tribunal de commerce, Pierre Sibut, pour qui il s'agit "d'une très bonne nouvelle tant au niveau social qu'économique".
"Le projet industriel demeure à construire. EDF, qui n'a pas vocation à construire des panneaux photovoltaïques, mais à produire de l'électricité, va devoir s'appuyer sur un industriel important", a toutefois estimé M. Sibut.
Dans un communiqué, EDF s'est félicité du jugement rendu par le tribunal de commerce de Vienne.
"Cette opération s'inscrit dans le cadre de la stratégie du groupe d'être un leader dans les énergies renouvelables, dont le photovoltaïque", souligne EDF, en ajoutant que cette reprise va lui permettre "d'obtenir une licence d'exclusivité mondiale pour la technologie de l'hétérojonction, actuellement en cours de développement".
Cette technologie, développée chez Photowatt, vise à améliorer sensiblement le rendement des cellules photovoltaïques.
Rappel des faits
Le 10 février, date limite du dépôt des dossiers, le groupe public d'électricité EDF avait déposé une offre, via sa filiale EDF Energies Nouvelles Réparties (EDF ENR), annoncée la veille par Nicolas Sarkozy.
Celui-ci s'était déplacé sur le site de Photowatt, à Bourgoin-Jallieu, le 14 février, la veille de l'annonce de sa candidature à l'Elysée.
Trois offres de reprises avaient été déposées mais deux d'entre elles s'étaient finalement désistées le jour de l'audience, le 21 février, notamment en raison de l'absence de garanties sur le carnet de commandes, dont elles avaient fait une condition à la reprise.
En visite en Isère, alors qu'il était au bord de se déclarer candidat, Nicolas Sarkozy avait présenté l'offre de reprise d'une filiale d'EDF.
Mais le tribunal de commerce de Vienne a rappellé ses prérogatives en prenant le temps de se pencher sur les propositions de tous les repreneurs.
Coup médiatique à deux mois de l'élection présidentielle ?
En visite à Bourgoin-Jallieu le 14 février dernier, Nicolas Sarkozy présentait l'offre d'une filiale d'EDF comme l'avenir de Photowatt, une entreprise de panneaux solaires en difficulté.
Le tribunal de commerce de Vienne a confirmé le sérieux de cette offre.
Les deux autres dossiers ont été écartés : celui du fabricant de fours grenoblois ECM et celui de MPO International associé au lyonnais Solarezo.
Le premier proposait de sauvegarder 380 emplois (sur 440 actuellement), le deuxième 220.