Photowatt : Promesse de président ou de candidat ?

Alors que les journalistes attendaient un faux-pas verbal sur sa candidature, Nicolas Sarkozy a fait une promesse.

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Photowatt : une visite qui fait polémique

Polémique autour de la visite de Nicolas Sarkozy ce 14 février à Bourgoin : des élus de gauche dénoncent un coup médiatique, en pleine période électorale d'autant que le tribunal de commerce de Vienne, lui, n'a encore rien décidé quant à l'avenir de Photowatt.

Le président a promis aux salariés de Photowatt, qui a déposé son bilan en novembre dernier et se trouve actuellemnt en redressement judiciaire, qu'ils allaient "tous" conserver leur emploi.

Accompagné d'Henri Proglio, PDG d'EDF, M. Sarkozy a en effet annoncé que l'usine allait être reprise par EDF, qui en deviendrait "propriétaire et actionnaire".

"Depuis 2009, ça va de mal en pis (...). Une grande puissance asiatique a décidé d'être leader sur le photovoltaïque et fabrique 25% moins cher que Photowhatt", a-t-il ajouté, en allusion à la Chine, qu'il n'a pas nommée.

<<< En vidéo, l'intégralité du discours de Nicolas Sarkozy 

"Tous les emplois de Photowatt seront préservés (...). Tous, vous aurez un contrat longue durée", a-t-il dit, annonçant que 85 des employés de l'usine seraient "embauchés par EDF dans le bassin d'emploi de Bourgoin-Jallieu" et que "tous les autres rester(ai)ent dans le cadre de l'entreprise".

"Nous ne voulons pas que la filière photovoltaïque disparaisse de France. Il ne s'agit pas simplement de sauver votre entreprise mais de sauver la filière", a-t-il dit aux salariés.

Selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER), l'année 2011 a été "destructrice" pour la filière photovoltaïque française avec une perte de 7.000 emplois sur 25.000.

Jean-Jack Queyranne s'est exprimé alors qu'il était encore sur le site de Photowatt : "Ce qui est important, c'est de sauvegarder les emplois, que ce ne soit pas des promesses en l'air  (...)  mieux vaut tard que jamais", a déclaré le président socialiste du conseil régional Rhône-Alpes". "On aurait aimé en savoir plus sur la politique énergétique que souhaite mener le candidat Sarkozy. On  l'a surtout entendu parler du nucléaire, et le photovoltaîque vient bien derrière", a -t-il regretté.

Nicolas Sarkozy, un "pompier pyromane"

Eva Joly, candidate EELV, et l'équipe de campagne de François Hollande, candidat PS à l'Elysée, ont qualifié Nicolas Sarkozy de "pompier pyromane", après le déplacement de ce dernier mardi auprès des salariés de l'entreprise de photovoltaïque Photowatt en faillite.

"Nicolas Sarkozy est un pompier pyromane bien opportuniste. Il veut reprendre son rôle de superman à l'approche des échéances électorales quand il a contribué à la casse de cette filière et ignoré les alertes lancées par Photowatt pendant tout son quinquennat. Ce déplacement est une véritable provocation pour tout le secteur des énergies renouvelables", écrit Eva Joly dans un communiqué.

"Les difficultés actuelles de la filière photovoltaïque résultent de deux faits: la politique en dents de scie des prix de rachat de l'électricité solaire par le gouvernement et l'absence de développement d'une politique industrielle volontariste pour ces énergies alternatives par les géants du secteur comme EDF ou Total", a-t-elle poursuivi.

"Alors qu'il est prêt à mettre des milliards d'euros pour le nucléaire, le gouvernement sacrifie la filière photovoltaïque et utilise ses déboires comme justificatif fallacieux pour défendre sa politique énergétique pronucléaire. C'est un sabotage organisé", selon elle.

De son côté, François Brottes, chargé de l'énergie dans l'équipe de François Hollande, a qualifié le déplacement du chef de l'Etat auprès des salariés d'"opération de pompier pyromane", lors d'un point presse au QG de campagne.

Selon lui, c'est "fort de café de voir tout ce qui n'a pas été fait pour faire démarrer les énergies renouvelables" par ce gouvernement. C'est "ce qui a mis des entreprises comme Photowatt dans la panade", a-t-il jugé, rappelant que "10.000 emplois" avaient été supprimés dans "cette filière qui était en phase de démarrage".

Sarkozy mise sur la formation

On l'attendait sur Photowatt et uniquement sur le cas de cette société en faillite, le président a élargi le débat.

Le président Nicolas Sarkozy a réaffirmé son intention de faire un référendum sur "le droit à la formation".

"Quel que soit l'âge, on n'apprend pas simplement à 20 ans, on apprend toute sa vie. Je suis vraiment décidé à porter cette revendication, ce nouveau droit, d'un droit à la formation", a affirmé M. Sarkozy, devant les salariés de l'usine Photowatt, installée à Bourgoin-Jallieu.

"Le droit à l'indemisation, c'est essentiel. Ici, on n'est pas comme aux Etats-Unis", où "quand on perd son emploi, on se retrouve en mobil-home", a-t-il ajouté.

"Je sais bien que ça rompt des habitudes", mais "s'il le faut, je demanderai au peuple français son avis sur cette question du droit à la formation à tout âge", a-t-il martelé.

Un voyage présidentiel contesté

L'équipe de François Hollande qualifié la reprise par EDF du pionnier français des panneaux solaires Photowatt de "coup médiatique en période électorale", se félicitant toutefois d'une "bonne nouvelle" pour les salariés.

Le groupe énergétique français EDF, contrôlé par l'Etat, a confirmé vendredi dans un communiqué qu'il déposait une offre de reprise de Photowatt.

"Ce que nous dénonçons, avec cette reprise médiatique, c'est qu'une fois encore, elle privilégie une politique de coups médiatiques en période électorale au détriment de la véritable stratégie industrielle dont notre pays a besoin", écrivent dans un communiqué Geneviève Fioraso, chargée de l'innovation et François Brottes, chargé de l'énergie dans l'équipe du candidat PS à l'Elysée.

"A deux mois d'une échéance nationale, la ficelle est tout de même un peu grosse. Voilà trois ans que les élus socialistes interviennent sans relâche au Parlement, auprès des ministres et des opérateurs du secteur de l'énergie dont EDF, pour que l'expertise de Photowatt, comme celle des entreprises de la filière, ne soit pas perdue", estiment-il.

Selon eux, "le fait d'avoir négligé l'avenir de Photowatt a une double conséquence : un coût plus important et un retard dans le développement de la filière par rapport aux autres pays".

"En France, l'incohérence de la politique du gouvernement a supprimé 10.000 des 25.000 emplois de la filière en 3 ans", disent-ils.

Toutefois, ils jugent que "si les garanties de long terme sont réunies, c'est une bonne nouvelle pour les 442 salariés du site" de Bourgoin-Jallieu en Isère.

Les réserves du Tribunal de commerce de Vienne

 Selon le chef de l'état la solution passe par EDF qui s'engage à garder 345 salariés et à en reclasser 85.

 

Ce dossier est donc défendu par les plus hautes instances mais selon notre confrère « 20 minutes », EDF ne serait pas le meilleur candidat à la reprise. Le président du tribunal de commerce de Vienne serait plus favorable à l'entreprise grenobloise ECM Technologies . La décision finale est attendue mardi prochain ou au plus tard le 28 février

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