Le tribunal correctionnel de Chambéry a condamné lourdement un chasseur coupable d'avoir tué un héron.
Pris en flagrant délit alors qu'il avait abattu un héron cendré, le chasseur a écopé d'une peine exemplaire. Depuis janvier 2011, plusieurs cadavres d'oiseaux protégés, dont certaines espèces extrêmement rares dans la région ont été découverts sur la commune de Chamrousset.
Un mois de prison avec sursis et 1 200 euros d'amende, assortie d'un retrait de permis de chasser de 3 ans, d'une confiscation de l'arme utilisée, et 1 000 euros de dommages et intérêts à verser aux associations protectrices de l'environnement : la sentence est lourde.
Dans un communiqué, la préfecture de Savoie a voulu souligner l'exemplarité de la condamnation. Cette sanction vient en effet punir des faits répréhensibles, au regard des dégâts importants qu'ils causent à la nature.
19 espèces protégés tuées par balles
Les agents de la police de l'environnement ont découvert, au cours de missions de surveillance menées en janvier 2011 dans la zone humide de la Bialle, les cadavres de 19 espèces protégées comme le héron cendré et le grand cormoran. D’autres spécimens encore plus remarquables et rares comme la grande aigrette et le héron gardeboeuf ont été également découverts. Leur mort ne laisse planer aucun doute : ils ont été abattus par arme à feu.
Un préjudice important causé à la biodiversité
Une destruction par arme à feu d’espèces protégées d’une telle ampleur sur une zone aussi restreinte constitue un fait sans précédent en Savoie. Elle porte un préjudice conséquent à la biodiversité de cette zone humide à haute valeur patrimoniale qui bénéficie d’un classement en arrêté préfectoral de protection de biotope et en zone Natura 2000.
Le chasseur a tenté de filer
Les investigations des agents de l'ONCFS se sont poursuivies jusqu'à la saison de chasse 2011/2012. C’est ainsi qu’ils ont interpelé le samedi 21 janvier dernier, en flagrant délit, un chasseur qui venait d’abattre un Héron cendré, grand échassier protégé. L’individu a été appréhendé alors qu’il tentait de quitter les lieux rapidement.
Au cours de son audition par la justice, il a reconnu avoir sciemment abattu cet oiseau et a donc été verbalisé pour destruction d’une espèce protégée. Son arme de chasse a été immédiatement saisie par les agents.