Chambéry : Manifestation des "Rio Tinto"
Après l'ultimatum lancé par Rio Tinto à EDF, soit la fermeture de l'usine d'aluminium de St Jean-de-Maurienne, soit une re-négociation du contrat énergétique, les salariés ont débrayé ce 6 juin et se sont rassemblés devant la Préfecture de la Savoie.
Le ciel s'assombrit tous les jours un peu plus au dessus des têtes des 600 employés de l'usine Rio Tinto Alcan de St Jean de Maurienne et la visite de Jacynthe Côté, PDG de Rio Tinto, ainsi que ses déclarations ne sont pas porteurs d'éclaircies.
C'est un discours à double entrée qui est tenu par les responsables du groupes. D'un côté : " le maintien de la production est l'objectif prioritaire", et de l'autre : "une éventuelle fermeture, dans le respect de tous, ne doit pas être rendu impossible".
Le problème du prix de l'énergie reste au cœur de la problématique. Pour la PDG de Rio Tinto il faudrait que ce coût soit encore abaissé, alors qu' EDF estime avoir proposé un prix extrêmement avantageux. Selon nos confrères de "economiematin.fr", EDF proposerait le MWh entre 29 et 32 euros (contre un prix catalogue théorique de 45 à 52 euros).
Le groupe prendra une décision sur l'avenir de l'usine, qui emploie 600 personnes, en fonction du "test" lancé en mars "pour la recherche d'un repreneur" et de l'issue des négociations en cours avec EDF "pour l'obtention d'une meilleure offre d'approvisionnement énergétique", a indiqué une porte-parole à l'AFP.
"Si nous ne parvenions pas à obtenir une meilleure offre et si nous n'avions pas
de repreneurs fin septembre, nous devrions annoncer la fermeture. La fermeture
étant l'ultime décision", a-t-elle ajouté.
Interrogé, EDF n'a pas souhaité faire de commentaire. Mi-février, le PDG du groupe
d'électricité, Henri Proglio, avait assuré avoir proposé à Rio Tinto "les prix les plus compétitifs de la planète".
EDF "n'a pas eu de nouvelle de Rio Tinto depuis la dernière offre", selon une
source proche du groupe d'électricité.
Une cinquantaine d'employés se sont rassemblés mercredi 6 juin devant la préfecture
de Savoie, à Chambéry, à l'appel de la CGT. Une délégation a été reçue par le préfet puis par la maire (PS) de la ville, Bernadette Laclais.
"Nous demandons une entrevue avec les ministres compétents car on a travaillé
sur un projet et on connaît le dossier sur le bout des doigts", a indiqué à l'AFP
Yannick Bacaria, délégué CGT. "On veut avoir des données fiables et qu'on arrête de se moquer de nous", a-t-il ajouté.
Jean-Hervé Arzel, délégué syndical CGC, a affirmé pour sa part "douter fortement"
des intentions de la direction. "On a tous le sentiment qu'elle cherche un prétexte
à la fermeture", a-t-il dit.
Le ministère du Redressement Productif n'a pas donné suite aux appels de l'AFP.
En mars, lors d'un déplacement à Saint-Jean-de-Maurienne, Arnaud Montebourg avait
promis une "confrontation avec ces grands groupes qui ne sont intéressés que par
la rentabilité financière". Il avait même évoqué une éventuelle "expropriation" de Rio Tinto.