Chamonix-Mont-Blanc : Guerre de tranchée

7 candidats à droite sur 13 sur la 6ème circonscription de la Haute-Savoie.

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Haute-Savoie : La 6e circonscription

C'est la circonscription du Mont-Blanc, une nouvelle circonscription où les candidats de droite s'entredéchirent pour le plus grand plaisir de la gauche. Dans ce reportage vous verrez P. Deparis, DVD; S. Dion, UMP; G. Morand, DVD; J-M Peillex, Parti Radical; M-F. Marcos, PS

Dans la circonscription de Chamonix-Mont-Blanc (Haute-Savoie), qui a voté à 64% pour Nicolas Sarkozy, la campagne tourne à la guerre de tranchée à droite entre les barons locaux et une ancienne conseillère de l'Elysée, au point que certains n'excluent plus une victoire de la gauche.

Comme dans d'autres cas plus connus (Claude Guéant à Boulogne-Billancourt, Ségolène Royal à La Rochelle), l'arrivée d'une candidate étrangère à la circonscription a soulevé une bronca parmi les élus locaux.

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A tel point que "le suspense est total: il y a sept candidats qui peuvent sortir du chapeau dont la candidate de gauche", assure Philippe Deparis, animateur sur la chaîne TV8-Mont Blanc et lui-même candidat divers droite.

Plus personne ne se risque à émettre un pronostic sur cette nouvelle circonscription de Chamonix, normalement acquise à la droite.

Jusqu'aux dernières élections, le Mont-Blanc et la vallée de Chamonix faisaient partie de la 3e circonscription de Haute-Savoie, territoire sur lequel l'UMP avait l'habitude de gagner dès le 1er tour (comme en 2007) ou d'affronter le Front national en duel au 2e tour (comme en 1993, 1997 et 2002).

Mais le redécoupage électoral, en créant un nouveau siège de député, a aiguisé les appétits, suscitant les candidatures d'élus locaux à forte notoriété.

"On est dans les querelles de clocher", se désole Sophie Dion, la candidate officiellement investie par l'UMP, que beaucoup voient battue dès le 1er tour.

"Je suis inquiète", confirme-t-elle. "Compte tenu du nombre de candidats de la droite et du centre, notre famille politique risque de ne pas être au 2e tour".

"Le risque, c'est qu'on se retrouve avec la gauche et le Front national", abonde Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale et de l'UMP locale.

Les autres candidats de droite dénoncent eux le "parachutage" de cette ancienne conseillère sport de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, qui est aussi conseillère régionale Rhône-Alpes.

"C'est la candidature de Sophie Dion qui crée la division", tacle Georges Morand, dissident UMP et maire de Sallanches, la plus grosse ville de la circonscription.

"Je n'ai pas honte d'être candidat", tonne-t-il, affirmant que la candidate UMP a été "imposée sans démocratie".

"Sophie Dion n'a aucune racine sur le territoire. On n'a pas besoin d'être colonisés par des gens comme ça", ose même Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais, candidat du Parti radical, qui nomme la candidate UMP "l'amie de Bernard Accoyer".

L'intéressée, originaire de Morzine, où elle est adjointe au maire, affirme qu'il n'y a "pas plus Savoyarde" qu'elle et fustige les "propos d'égoût" de ses concurrents sur sa vie privée.

Pour soutenir les candidatures de chacun des prétendants, les anciens ministres et conseillers de Nicolas Sarkozy défilent dans la vallée: Roselyne Bachelot avec Sophie Dion, Hervé Morin avec le maire de Marnaz et candidat Nouveau Centre Loïc Hervé, Emmanuelle Mignon (ancienne directrice de cabinet puis conseillère de Nicolas Sarkozy) avec Georges Morand. Tandis que Jean-Marc Peillex annonce la venue imminente de Jean-Louis Borloo.

Et en attendant le 10 juin, la gauche et le Front national reprennent espoir.

Dominique Martin, membre du bureau politique du FN, assure avoir de "bonnes chances d'être au 2e tour face à (Marie-France) Marcos", la candidate de gauche (PS-PRG-EELV).

"Ca serait le coup du siècle!", s'amuse cette dernière, lorsqu'on l'interroge sur une éventuelle victoire de la gauche. La Haute-Savoie n'a plus eu de député de gauche depuis l'élection de Dominique Strauss-Kahn en 1986 à la proportionnelle.

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