De Chevaline à Claygate : Le travail d'enquête

Dans le cadre de l'enquête sur Chevaline, les gendarmes français vont tenter de faire parler la maison des al-Hilli.

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Les gendarmes français étaient à l'oeuvre, samedi 8 septembre, au Royaume-Uni pour essayer de trouver des explications à la tuerie de Haute-Savoie, au moins l'un d'eux participant à la perquisition de la maison des al-Hilli dans la lointaine banlieue de Londres.

Des enquêteurs en civil sont arrivés en voiture peu après 13h00 GMT dans cette maison de Claygate, dans la banlieue cossue du Surrey à une quarantaine de kilomètres au sud de Londres.


Parmi le groupe, majoritairement britannique, se trouvait "au moins un" des cinq gendarmes dépêchés sur cette affaire, parmi lesquels figure le colonel Marc de Tarlé, chef du bureau des affaires criminelles à la sous-direction de police judiciaire (SDPJ) de la gendarmerie.

La perquisition devait être "très longue"


Dès 10h00 GMT, des policiers britanniques avaient commencé à installer du matériel, notamment une tente dans l'allée de la maison, et placé un cordon de sécurité à l'extérieur du domicile de telle sorte qu'il n'était plus possible à la vingtaine de journalistes toujours présents de stationner en face de la bâtisse.


Des experts en combinaison bleue et blanche, cheveux et visage couverts pour protéger les lieux, ont notamment pris des photos du bâtiment, devant lequel ont été déposés de nombreux bouquets en hommage à la famille.


Outre le colonel de Tarlé, l'équipe française est formée d'un autre gendarme de la SDPJ, de deux gendarmes de la section de recherches d'Annecy, et d'un lieutenant-colonel en poste permanent à l'ambassade de France.


Selon une source proche de l'enquête, la perquisition devait être "très longue", dépassant sans doute la journée. D'autres investigations, qu'elle n'a pas précisées, sont également en cours.

Accéder à l'ordinateur de Saad al-Hilli


La maison, de construction récente mais de style Tudor, n'offre de l'extérieur aucun détail particulier, avec ses colombages, sa fenêtre bombée et sa haute haie.


Les enquêteurs espèrent notamment avoir accès à l'ordinateur de Saad al-Hilli, qui dirigeait sa petite société informatique Shtech depuis son domicile, afin d'y trouver une explication professionnelle ou personnelle à la tuerie.

"Un ingénieur expérimenté et dévoué"

Le fabricant de micro-satellites SSTL, société appartenant au groupe EADS, a confirmé vendredi soir avoir employé sous contrat M. al-Hilli comme ingénieur de conception mécanique depuis novembre 2010, et a évoqué dans un communiqué "un ingénieur expérimenté et dévoué", qui "avait des liens d'amitié avec beaucoup de collaborateurs".

Un frère entendu


Le frère de M. al-Hilli, qui s'est présenté de lui-même à la police britannique, a reconnu avoir eu un différend financier avec son frère, mais nié être impliqué dans la tuerie. Il va être entendu comme témoin.

Préméditation


La tuerie, considérée comme préméditée par la justice française puisque les chefs d'ouverture d'information sont "assassinats" et "tentatives d'assassinats", a fait quatre morts, tous d'au moins deux balles dans la tête: M. al-Hilli, 50 ans, sa femme Ikbal, une femme âgée de nationalité suédoise pouvant être la mère de Mme al-Hilli, et un cycliste français qui ne faisait apparemment que passer sur les lieux au mauvais moment.


La fille aînée du couple, Zainab, 7 ans et demi, a été gravement blessée et placée en coma artificiel à l'hôpital de Grenoble, tandis que la cadette, Zeena, 4 ans, est physiquement indemne, après être restée cachée pendant huit heures dans la voiture au milieu des cadavres, laissés en place pendant les premières investigations.


Les voisins des al-Hilli ont unanimement salué la gentillesse de ces derniers, décrits comme "une famille adorable"

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