Les corps sans vie du guide et de sa cliente ont été découverts mercredi 9 novembre à la mi-journée.
Epilogue tragique dans les Grandes Jorasses
Epilogue tragique dans les Grandes Jorasses. Le guide Olivier Sourzac et sa cliente Charlotte Demetz n'ont pas survécu. Leurs corps ont été retrouvés côté Italien à l'endroit décrit par le guide lui même lors de son appel au secours .
Les deux alpinistes bloqués depuis le 2 novembre dans le massif du Mont-Blanc ont été retrouvés morts par les secouristes italiens à 4.050 mètres d'altitude, a indiqué le Secours Alpin Valdotain.
"Les deux personnes sont décédées. Le médecin à Courmayeur (Italie) a constaté leur mort", a déclaré Oscar Taiola, le responsable du secours alpin pour la face italienne du Mont-Blanc.
<<< En vidéo, le reportage de Jordan Guéant et Serge Worreth
"Ils n'étaient pas dans un trou, mais tout près d'une arête enneigée, et sans sac de couchage. Je crois qu'ils étaient en train de descendre", a continué le secouriste italien. Les secouristes ont aussi récupéré les sacs des deux alpinistes, qui sont impossibles à ouvrir car gelés par le froid.
Les deux alpinistes avaient été repérés "immobiles" à 11H30, à 4.050 mètres d'altitude, par l'hélicoptère de la Sécurité civile et les gendarmes français. Ils ont été localisés à l'est de la voie de descente des Grandes Jorasses, en Italie.
"Leur découverte a été permise par le souffle du rotor de l'hélicoptère qui a dégagé de la neige et nous a permis de voir une tâche rouge", a expliqué Jean-Baptiste Estachy, commandant du peloton de gendarmerie de haute-montagne (PGHM), au cours d'une conférence de presse à Chamonix.
Les deux corps étaient ensevelis dans une zone déjà explorée par les gendarmes lundi 7 novembre. "C'est extrêmement frustrant pour nous puisqu'on est passé au bon endroit. Mais, même quand on est passé, il était vraisemblablement déjà trop tard car s'ils étaient vivants, ils auraient pu faire signe", a expliqué le commandant Estachy.
Les deux alpinistes étaient "assis sur des cordes pour s'isoler du sol", dans une cavité "assez ouverte" avec leur réchaud et des bouteilles d'eau vides mais sans matériel de bivouac, a-t-il précisé.
Le guide de haute montagne Olivier Sourzac, 47 ans, et sa cliente Charlotte Demetz, une alpiniste parisienne expérimentée de 44 ans, étaient bloqués depuis mercredi soir, 150 mètres environ sous la pointe Walker (4.208 mètres), le sommet des Grandes Jorasses.
Les contacts téléphoniques avec eux s'étaient interrompus vendredi après-midi, faute de batterie. Dans les dernières conversations, le guide avait indiqué avoir réussi à creuser un trou dans la neige sous une corniche de glace.
9 novembre : de l’espoir à l’issue tragique
9H30 Les conditions météorologiques ne sont pas encore idéales mais les secouristes italiens quittent Aoste pour survoler les Grandes Jorasses. Les deux vols de reconnaissance ne permettent pas de repérer les deux alpinistes. L’hélicoptère se pose à Courmayeur.
10H50 L’hélicoptère de la sécurité civile part à son tour en repérage. Il décolle de Chamonix avec à son bord des gendarmes du PGHM.
11H25 L’hélicoptère se pose à Chamonix. Le visage du pilote est tendu, on devine des discussions intenses à travers la fenêtre de la « base » du PGHM. Qu’ont-ils découvert ?
11H45 La réponse tombe : ils ont localisés deux corps « immobiles », après avoir aperçu « un anorak rouge », à l'est de la voie de descente des Grandes Jorasses, en
Italie, à 4050 m d'altitude. L’hélicoptère italien repart pour récupérer les alpinistes. « Il n'y a pas beaucoup d’espoir qu’ils soient encore vivants », confie le responsable du secours alpin.
12H45 Deux secouristes et un médecin italien sont déposés à proximité des corps par un hélicoptère du Secours alpin Valdotain. Olivier Sourzac et Charlotte Demetz sont morts.
13H00 Les deux corps sont rapatriés sur Courmayeur