Lundi 19 mars, le candidat du MODEM a transformé son meeting en discours après les événements de Toulouse.
Grenoble : François Bayrou en meeting
Le candidat du Modem de passage à Grenoble évoque le massacre de Toulouse.
François Bayrou a estimé lundi lors d'un meeting à Grenoble que la tuerie de Toulouse s'enracinait "dans l'état d'une société" malade de ses divisions, accusant les responsables politiques qui "montrent du doigt" en fonction "des origines" et font "flamber les passions".
<<< En vidéo, le récit de Franck Grassaud et Didier Albrand
Le président du MoDem avait participé dans l'après-midi à une cérémonie oecuménique à "l'Espace du judaïsme" de Toulouse, après avoir annulé une visite au Salon du livre. Il a justifié dans la soirée le maintien de cette réunion publique par la nécessité de poser entre citoyens les questions profondes que pose ce drame à notre société. "Ce soir, ce n'est pas un meeting, une réunion électorale, c'est une réunion de réflexion nationale", a lancé le candidat centriste, seul à rompre le silence devant plus d'un millier de personnes.
"Là, c'est chez nous, sur notre sol"
"C'est la première fois dans l'histoire de la France qu'une tuerie est ainsi perpétrée, qui vise des enfants. Des enfants tués en raison de ce qu'il sont, de leur origine, de la religion de leur famille", a déploré François Bayrou, rappelant le précédent historique de la seconde guerre mondiale. "Là, c'est chez nous, sur notre sol", a-t-il déploré, en disant espérer que cet acte résulte d'une folie.
La responsabilité des hommes politiques
"Mais, a-t-il aussitôt ajouté, je crois que ce type de folie s'enracine dans l'état d'une société et dans la société française, ce type d'atteintes, d'actes se multiplient".
"Il y a un degré de violence et de stigmatisation dans la société française qui est en train de grandir, c'est inacceptable", a-t-il déploré en soulignant la responsabilité des hommes politiques. "Les hommes publiques ont le devoir de veiller à ce que les tensions, les passion, les haines ne soient pas à chaque instant entretenues. Le fait de montrer du doigt les uns et les autres en fonction de leur origine, c'est faire flamber les passions et on le fait parce que dans ce feu-là il y a des voix à prendre", a-t-il dénoncé.
Par la suite, M. Bayrou a toutefois confessé devant la presse avoir songé durant son intervention au discours prononcé à l'été 2010 à Grenoble par le président Sarkozy, qui pour la première fois avait établi un lien entre délinquance et immigration.
"Notre rôle, mon rôle dans cette campagne, c'est de faire en sorte que les Français aient un autre choix que celui de ses affrontements perpétuels", a expliqué le leader centriste.
En vidéo, le discours de François Bayrou