Il y a 40 ans : Les Grandes Jorasses

Une tragédie en 342 heures, l'Affaire des Grandes Jorasses

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Il y a 40 ans : Les Grandes Jorasses

L'affaire des Grandes Jorasses...Cela fait exactement 40 ans que René Desmaison était secouru dans l'éperon Walker, cinq jours après la mort de son compagnon de cordée, le jeune Serge Gousseault. L'affaire aboutira à la création du secours en montagne

Le 25 février 1971, après 14 jours effroyables, René Desmaison redescend dans la vallée de Chamonix vers la polémique à jamais associée à son nom. "Ne me parlez plus des Grandes Jorasses", nous confiait-il quand, patriache écrivain, il se retournait sur son incroyable carrière.

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<< En vidéo, le rappel des faits

"Comment croyez-vous que je suis encore en vie ? Il fallait bien que j'ai ce quelque chose de trompe la mort pour résister à la Montagne et à sa monstruosité"

Et de ses grandes mains battoirs, il assénait ses convictions de géant de l'Alpinisme qui aura, plus que tout, adoré défier jusqu'au vertige, le vertical et la tempête.

Qui sème la tempête...

Avant tout, comprenons que René n'est pas un enfant du sérail. Il est né loin de la roche. Il raconte qu'il s'entrainait à Fontainebleau dans la région parisienne, qu'il a pris d'assaut, et avec caractère, le monde la montagne.

A-t-il été coupable de cette tentation de grandeur qui guette les plus orgueilleux d'entre nous ?

Il adorait parler de ses fraques, ce qui éclaboussait l'establishement. Il claquait la porte de l'ENSA, l'école nationale de ski et d'alpinisme et se faisait virer de la compagnie des guides.

Le grand public se régalait de ses exploits qui s'étalaient dans les pages de Paris Match ou en direct à la radio. Au sommet du Mont Blanc il osait déployer une tente  scandaleusement siglée.

Frondeur, impérieux et invincible, il confiera néanmmoins combien le souvenir de tous ceux qui étaient tombés en montagne le hantait.

342 heures dans les Grandes Jorasses

Février 1971, René se lance dans sa plus périlleuse hivernale : l'éperon Walker, 4.208 mètres.

Son compagnon, Serge Gousseault, il ne le connaît pas bien. Serge est jeune, 23 ans, fort, mais il manque d'expérience et surtout il n'a jamais affronté les tempêtes de René. Qu'importe, le binôme s'élance.

Chutes de pierre, cordes coupées, radio en panne, le froid  de ce granit, -30 degrès, et les gelures commencent à dévorer les mains de Serge qui se laisse finalement mourir. René sera lui sauvé par un pilote d'hélicoptère.

On peut refaire l'histoire et d'ailleurs on l'a abondamment refaite. Pourquoi n'a-t-il pas renoncé, le pouvait-il ? A-t-il fait signe ou non à l'hélicoptère qui survole la scène du drame ?

Un temps mis à terre par ses ennemis, René congédiera d'autorité les éternelles velléités de vérité : "Tout est dans 342 heures dans les Grandes Jorasses"

Mais l'agonie de cette cordée maudite restera la meurtrissure de Desmaison, un géant des Alpes. 

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