Châlons, en Isère, perd un s et un accent pour devenir Chalon.
Chalon en Isère revendique son orthographe
Le journal officiel a publié hier la bonne ortographe de Chalon, petite commune iséroise de 169 habitants, Ces dernières décénies, le nom du village était écrit de façon plus ou moins fantaisiste, entrainant quelques désagréments aux villageois.
Le décret est paru le 1er août au Journal Officiel, Châlons, non loin de Vienne, est devenu Chalon. Les conseillers municipaux avaient demandé ce changement en février 2010, il avait été validé par le conseil général en décembre 2010, il est maintenant acquis pour cette commune de 169 habitants. Un changement qui n'est pas le seul en France.
Pour soulager les facteurs perplexes face aux homonymies, secourir les automobilistes trompés par leur GPS ou simplement réparer les erreurs du passé, des communes entament de longues démarches pour changer de nom.
La France comptant le record européen de 36.000 villes et villages, les changements visent le plus souvent à singulariser des communes aux noms trop similaires.
Le pays compte 4.300 communes qui commencent par Saint ou Sainte, soit 12% des villes et villages. Le saint le plus fréquent est Saint-Martin avec 222 communes, dont 26 avec le seul nom de Saint-Martin, devant Saint-Jean (170) et Saint-Pierre (153). Le choix de la commune du Var de devenir dès samedi Saint-Martin-de-Pallières, devrait simplifier la tache des facteurs.
Le Saint-Denis de l'Yonne, qui avait huit homonymes purs, sans compter les 49 Saint-Denis à rallonge, va aussi gagner en singularité en devenant Saint-Denis-lès-Sens.
Parfois, il s'agit de réparer des erreurs ou des choix anciens. A la mairie de Peumérit (Finistère), on explique qu'avant la Deuxième guerre mondiale, la commune n'avait pas d'accent et que le retour à Peumerit permet de corriger une erreur.
A Boën, dans la Loire, la commune s'appelait précédemment Boën-sur-Lignon. Mais arguant d'une confusion avec Le-Chambon-sur-Lignon, petite ville de Haute-Loire, la Poste avait supprimé le "sur-Lignon" en 1971.
"Nous n'avons jamais accepté cette décision, et nous avions gardé nos panneaux Boën-sur-Lignon", explique le premier adjoint de la commune Bernard Chapelon.
"Notre rivière, le Lignon, n'a rien à voir avec le Lignon du Chambon à 80 km de là, et nous avons dans notre département, la Loire, une commune qui s'appelle Aboën, qui entraîne une confusion avec Boën", affirme-t-il.
D'autres communes changent de nom. Braisnes (Oise) devient Braisnes-sur-Aronde et Saints (Yonne) qui s'appelera désormais Saints-en-Puisaye, pour éviter la confusion avec Saints en Seine-et-Marne, une commune deux fois plus grosse.
En 2011, neuf communes avaient changé de nom.
Le journal officiel publie régulièrement la liste de particuliers souhaitant abandonner leur nom qu'ils trouvent ridicule. Mais souvent les communes aux noms les plus exotiques ne souhaitent pas en changer.
Montcuq garde fièrement son nom, comme Lombez, commune du Gers réputée pour son message à la gare SNCF, aujourd'hui fermée: "Ici Lombez, ici Lombez, tout le monde descend".