Estimant que les résultats de l'autopsie présentaient "des anomalies", la famille de Wissam veut en savoir plus
Affaire Wissam, contre autopsie demandée
Près de 3 mois après la mort de Wissam El Yamni, les avocats de la famille de la victime réclame aujourd'hui une contre-autopsie du corps. Une décision qui intervient au lendemain des conclusions de la médecine légale. Cette dernière fait notamment état d'une mort pas naturelle.
Le rapport d'autopsie conclut à une mort par compression de la carotide, elle-même liée à la technique du pliage. La famille veut faire la vérité sur les circonstances de l'arestation de Wissam dans la nuit de la Saint-Sylvestre.
Une conclusion que conteste les parties civiles, mais elle n'est pas définitive. Le médecin légiste doit compléter son expertise à la lumière du dossier médical de la victime. Un dossier que l'un des juges d'instruction n'avait, jusque-là, pas encore transmis à la médecine légale.
Avant même le rapport définitif qui sera rendu dans une quinzaine de jours, une contre-autopsie a d'ores et déjà été demandée par les avocats des parties civiles.
La famille souhaite cette contre-autopsie, estimant que les résultats présentaient "des anomalies", a déclaré à l'AFP son frère Farid El-Yamni. "L'autopsie a été réalisée sans le dossier médical (du CHU de Clermont-Ferrand), sans les photos et avec la seule version policière des faits", a-t-il expliqué. Me Jean-François Canis, avocat du frère et de la soeur de Wissam, a confirmé avoir reçu la demande qu'il va traiter dans les prochains jours. Cette contre-autopsie va encore ralentir la restitution du corps de Wissam qui est toujours à la morgue depuis près de trois mois.
Fin janvier, le parquet avait annoncé que l'autopsie préliminaire de Wissam excluait une mort traumatique due à des coups des policiers. Le procureur avait néanmoins envisagé la piste d'une mort consécutive à une "compression des artères carotides internes" lors du transport en voiture de police. Le chauffeur routier, âgé de 30 ans, est mort neuf jours après être tombé dans le coma à la suite d'un malaise cardiaque lors de son interpellation. L'affaire avait provoqué plusieurs nuits de tension dans les rues de Clermont-Ferrand et une forte colère contre la police. Une information judiciaire pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique" a été ouverte. Deux policiers, actuellement en congés, sont visés dans l'affaire.
Plus de deux mois après la mort de Wissam el Yamni, sa famille attend toujours la restitution du corps. Mais elle se dit déterminée encore à faire triompher la vérité.
En vidéo, le reportage de Jérôme Doumeng et Arthur John.