Lundi 30 janvier à Rome les ministres italien et français ont formellement signé la finalisation du Lyon-Turin.
Ligne Lyon-Chambéry-Turin : Enquête publique
L'enquête publique est lancée côté français pour le Lyon-Chambéry-Turin. Plus de 70 communes sont concernées par le tracé. Les registres sont ouverts en mairie pour les citoyens qui souhaiteraient déposer leurs commentaires d'ici au 5 mars.
L'accord indispensable à l'avancée du projet de TGV Lyon-Turin, le "plus grand chantier d'Europe", fait avancer d'un coup ce lien transalpin malgré des oppositions parfois violentes côté italien.
L'accord prévoit de commencer les travaux par la section transfrontalière, avec un tunnel de base long de 57 km reliant les gares de Saint-Jean-de-Maurienne en France et Suse en Italie.
Le coût de cette première phase (environ 8,5 milliards) sera réparti entre la France (42,1%) et l'Italie (57,9%), auquel s'ajoutera une participation de l'Union européenne.
Le vice-ministre italien des Infrastructures et des Transports, Mario Ciaccia, a indiqué devant la presse qu'il souhaitait que Bruxelles participe à hauteur de 40% de ce montant.
Le coût total de la ligne est estimé à près de 20 milliards d'euros.
Il doit permettre de raccourcir le trajet Paris-Milan à un peu plus de quatre heures, contre sept actuellement, et celui Lyon-Turin à moins de deux heures contre plus de quatre aujourd'hui.
"Alternative crédible à la route", il permettra d'effectuer "la traversée des Alpes dans les meilleurs conditions de sécurité possibles", selon le ministre français des Transports, Thierry Mariani, qui y voit "des gains environnementaux importants".
Projet stratégique pour le réseau européen, il devrait ainsi permettre de libérer la route de 700.000 camions par an.
L'accord signé lundi prévoit notamment le tracé définitif du projet "qui tient compte des évolutions intervenues sur le versant italien pour améliorer son insertion dans l'environnement naturel et humain", a expliqué à la presse M. Mariani.
Ce projet suscite une vive opposition d'une partie de la population dans la vallée de Suse en Italie. La semaine dernière, une quarantaine de personnes ont été arrêtées, dont 26 incarcérées, après de violents affrontements en juillet dernier entre forces de l'ordre et manifestants "no-TAV" (non au train à grande vitesse). Pour ces opposants, il s'agit d'un projet "inutile et coûteux" qui met en danger l'environnement dans cette étroite vallée.
"Une minorité ne peut pas chambouler une décision partagée ainsi qu'un programme national et communautaire", a commenté M. Ciaccia promettant que le calendrier serait "respecté", avec les premiers travaux au niveau du tunnel cette année. La fin du chantier est prévue en 2023.
De premiers travaux de déblaiement ont commencé l'été dernier dans le val de Suse sous haute protection policière.
Enfin, l'accord signé lundi prévoit la constitution d'une société paritaire franco-italienne pour gérer le projet. Sa direction opérationnelle sera à Turin et son siège légal à Chambéry (France).
Le texte signé lundi, avenant à un accord franco-italien du 29 janvier 2001 pour la réalisation de la liaison ferroviaire, doit être ratifié par les parlements des deux pays.
Pendant ce temps-là, côté français
L'enquête publique pour la ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin démarre ce lundi 16 janvier et durera jusqu'au 5 mars. Elle avait été annoncée en novembre 2011.
71 communes sont concernées par le tracé : 38 en Savoie, 31 en Isère et 2 dans le Rhône. Les habitants peuvent s'exprimer en mairie.
Le Lyon-Turin doit permettre de faire circuler chaque année 40 millions de tonnes de marchandises et 5 millions de voyageurs. La mise en service est prévue à l'horizon 2025.
Le coût total de la ligne est estimé à plus de 20 milliards d'euros mais il ne s'agit pas d'une seule et unique enveloppe. Le projet se décompose en plusieurs portions. La partie française du Lyon-Chambéry-Turin devrait coûter plus de 7 milliards d'euros.
En décembre dernier un accord a été trouvé entre la France et l'Italie pour le financement de la partie transfrontalière de la ligne, qui ne comprend pas les parties purement française ou italienne. Pour y arriver, il aura fallu que la commission européenne s'énerve.
Un projet qui s'attire les foudres de la population italienne dans le Val de Suse, c'est ce qui l'a en partie retardé car la premier accord entre la France et l'Italie remonte à 2001.