Londres : Florent Manaudou, la touche de magie

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A Ambérieu-en-Bugey, dans l'Ain, les proches de Florent Manaudou ont explosé de joie ce vendredi 3 août.

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Florent Manaudou, le petit frère de Laure, a conclu sur une touche de magie l'exceptionnelle semaine de la natation française aux JO de Londres, en lui offrant de manière totalement inattendue un quatrième titre olympique, sur 50 m nage libre.

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La saga familial des Manaudou a pris un tour insoupçonné à Londres. Laure, sacrée sur 400 m nage libre en 2004 à Athènes, ne sera plus la seule à porter autour du cou une médaille d'or olympique. Florent, qui aura 22 ans le 12 novembre, pourra aussi parader avec la sienne.

Il l'aura bien mérité. Il suffisait de croiser vendredi le regard ébahi de tous ses rivaux pour comprendre la sensation créée par le Marseillais. A peine sorti des bassins, il s'est jeté dans les bras de sa soeur qui l'a enlacé longuement, en sanglotant.

"Je crois qu'elle était encore plus contente pour moi qu'elle ne l'a été pour son titre", a ensuite relevé Florent. "Elle m'a dit qu'elle était extrêmement fière de moi. J'espère que j'aurais la même carrière d'exception qu'elle."

Le frère et la soeur avaient fait le rêve de participer ensemble un jour aux Jeux. Et si Laure a manqué les siens à Londres en étant éliminée en série du 100 m et 200 m dos, son frère a démontré qu'il était lui aussi de la trempe des grands champions.

Placé à la ligne d'eau N.7, Manaudou est sorti des plots comme une fusée. Il est parvenu à résister jusqu'au bout à la meute, pour abaisser en 21.34 de presque 5/10e - une marge insensée - son record personnel.

Avec ce chrono, le plus rapide depuis la disparition des combinaisons en polyuréthane, il est devenu le 9e meilleur performeur de l'histoire.

"Le plus détendu"

L'Américain Cullen Jones, 2e en 21.54, et le Brésilien Cesar Cielo, le tenant du titre et recordman du monde (20.91), 3e en 21.59, ont fini à distance respectable.

Manaudou a apporté à la France sa 8e médaille d'or - soit une de plus qu'à Pékin-2008 - sa 19e récompense au total, toutes disciplines confondues.

"Si je n'y avais pas cru, je n'aurais pas fini premier aujourd'hui", a-t-il estimé. "Je pense que je devais être le plus détendu de la finale. Je savais que c'était la clé pour un 50 m. C'est vraiment super."

"Les séries c'était le plus dur", a-t-il ajouté. "Pour la finale, je me suis dit que j'avais réussi ma compétition et que maintenant ce n'était que du plaisir. C'était la bonne solution."

La Marseillaise n'aura cessé de retentir cette semaine dans l'Aquatic Centre. Manaudou a amené à la France sa 7e médaille olympique à Londres, la 4e en or avec celles de Camille Muffat sur 400 m nage libre, Yannick Agnel sur 200 m libre et du relais 4x100 m libre.

Il faut y ajouter deux médailles en argent avec Muffat sur 200 m libre et le relais 4x200 m libre messieurs, et une en bronze avec le relais 4x200 m libre dames.

Trois locomotives

Il n'y en aura pas d'autre, aucun Français ne figurant dans les finales de samedi. Mais ce total dépasse déjà les prévisions les plus optimistes. Le DTN Christian Donzé tablait sur six médailles, dont deux d'or.

Avant d'arriver à Londres, la natation française n'avait remporté que 26 médailles olympiques dans toute son histoire, dont seulement trois en or: Jean Boiteux sur 400 m nage libre en 1952, Alain Bernard sur 100 m libre à Pékin en 2008, et Laure Manaudou.

La natation tricolore s'est trouvé trois locomotives de premier ordre avec les Niçois Agnel, 20 ans, et Muffat, 22 ans, et le Marseillais Manaudou, 21 ans.

Florent a aussi remis du baume au coeur de son entraîneur, Romain Barnier, dont les élèves à Marseille ne s'étaient pas montrés sous leur meilleur jour jusqu'alors à Londres.

Manaudou était venu se réfugier auprès de Barnier en avril 2011 après avoir quitté son frère Nicolas, lequel s'occupait auparavant de lui. Très bon aussi en papillon, il ne s'est attelé véritablement que cette saison au 50 m libre.

Le conte de fée de Manaudou a relégué au second plan les autres performances du jour, notamment celle de l'Américain Michael Phelps, qui s'est adjugé sa 21e médaille olympique - record absolu -, sa 16e en or, sur le 100 m papillon. Il avait déjà été sacré sur cette distance en 2004 et 2008.

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