Les candidats à la reprise de Photowatt ont demandé un délai pour déposer leurs projets de reprise.
Bourgoin (38) : Le Flash Mob de Superwatt
Leur société est en redressement judiciaire alors les salariés de Photowatt tentent d'éveiller les consciences. Ils multiplient les mobilisations style "Flash Mob" dans la région.
La date limite de remise des offres de reprise de Photowatt, pionnier français de l'énergie photovoltaïque en redressement judiciaire, était fixée à ce vendredi 13 janvier à midi.
"On constate d'ores et déjà que figurent parmi les candidats acquéreurs des groupes ayant les compétences et la capacité financière de reprendre Photowatt", a annoncé la société dans un communiqué.
"Chacun d'entre eux a eu accès à des informations qu'il souhaite approfondir. A ce titre, ils ont demandé à bénéficier d'un délai complémentaire pour déposer leurs projets de reprise", est-il précisé. "En l'état, aucune autre information sur les candidats repreneurs ne peut être communiquée", selon ce communiqué.
L'administrateur judiciaire doit informer le tribunal de commerce de Vienne (Isère) de la teneur des marques d'intérêt qu'il a reçues lors d'une audience prévue mardi 17 janvier. Une nouvelle date sera alors fixée pour le dépôt des offres, probablement au 7 février.
Photowatt, qui emploie quelque 440 salariés à Bourgoin-Jallieu (Isère), a été placé en redressement judiciaire le 8 novembre à la suite de graves difficultés financières.
Mardi 10 janvier, le président du tribunal de commerce de Vienne (Isère), Pierre Sibut, avait déclaré que le pionnier français de l'énergie photovoltaïque suscitait de nombreuses marques d'intérêt, dont celles de trois repreneurs "très sérieux".
Le "oui...mais" de l'Etat (le 3 janvier)
"L'Etat veut bien investir de l'argent, qui est l'argent des Français mais pour qu'il revienne vers les Français", a expliqué Nathalie Kosciusko-Morizet sur RMC, ce mardi 3 janvier.
"Je connais bien le problème de Photowatt auquel on est aussi en train de chercher une solution. (...) L'Etat est prêt à aider Photowatt mais il y a un problème de propriété des brevets chez Photowatt. Aujourd'hui le montage est fait de telle manière que la propriété des brevets n'est pas dans l'entreprise", a-t-elle précisé.
Photowatt dispose d'une "très belle technologie, mais très au-dessus des prix du marché", a estimé la ministre.
Un plan social "aberrant" (le 3 janvier)
Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-les Verts, a jugé "aberrant" qu'il faille envisager des plans sociaux dans le domaine des énergies renouvelables.
Sur France Info, l'élu francilienne a observé : "nous avons très, très peu de capacité de production industrielle d'énergie renouvelable, et je pense aux salariés de Photowatt, une des plus anciennes entreprises de panneaux solaires, qui est aujourd'hui dans une situation de grande vulnérabilité et qu'il faut évidemment protéger".
Selon elle, la France "est le seul pays au monde où l'on fasse des plans sociaux dans les entreprises d'énergie renouvelable et en particulier le solaire. C'est aberrant !".
L'Elysée au Chevet de Photowatt (le 5 décembre 2011)
D'après nos confrères "Les Echos", l'Elysée serait sur le point de se saisir du dossier Photowatt international. Mais avant de monter au créneau, l'Etat aimerait savoir si le silicium a bien un avenir.
Selon le quotidien, René Ricol, commissaire aux investissements, devrait se pencher sur les difficultés de l'entreprise de panneaux photovoltaïques à la demande de la présidence de la République.
Mobilisation autour de "Superwatt" (le 4 décembre 2011)
Côté mobilisation, ce dimanche 4 décembre, des salariés ont organisé plusieurs flashmobs à Lyon. Ces rassemblements, où les participants dansent une chorégraphie sur un fond musical, ont eu lieu sur l'esplanade de la basilique de Fourvière, puis place Saint-Jean et Place des Terreaux. La veille, c'était à Bourgoin-Jallieu (Isère), où est basé "Photowatt". Une cinquantaine de personnes a dansé au rythme de "J'veux du soleil".
L'association Superwatt, qui réunit quelque 150 salariés de "Photowatt", est "née de la frustration et de l'indignation de voir quelque chose de grave concernant une énergie d'avenir tomber sous silence", explique son président, Julien, âgé de 28 ans et salarié de l'entreprise depuis deux ans.
Pour sauver leur entreprise et attirer l'attention sur la filière photovoltaïque française en difficulté, la méthode, inhabituelle, dénote: les salariés ont opté pour "le contre-pied, avec un côté gai, positif, décalé et humoristique, dans un contexte morose, où on entend beaucoup de mauvaises nouvelles et le mot crise" sans arrêt chaque jour, poursuit Julien.
Cherchant à "sensibiliser, amener les politiques à se saisir du dossier", Superwatt est parvenue à rencontrer fin novembre le ministre du Travail Xavier Bertrand, qui s'est rendu sur le site.
L'association, qui va poursuivre ses actions hors du commun pour mobiliser, mettra
en ligne sur son futur site web un lip-dub, un clip réalisé en play-back.
Cette vidéo proposera "d'adopter un salarié de Photowatt", raconte le président de Superwatt, justifiant un choix "plus original qu'une pétition" pour que "le maximum de personnes viennent cliquer et connaissent notre cause".
Superwatt, qui s'appuie sur les réseaux sociaux -"des outils très précieux"-, compte plus de 900 membres sur son groupe Facebook et possède son compte Twitter.
Photowatt, pionnier français de l'énergie solaire qui emploie 442 personnes à
Bourgoin-Jallieu, en grave difficulté financière, a été placé en redressement judiciaire
le 8 novembre, avec une période d'observation de 6 mois.