Cinq jours après la mort d'Agnès, les cours ont repris au collège-lycée cévenol.
Affaire Agnès : le passé du suspect
Aurait-on pu éviter ce meurtre ? Pourquoi ce lycéen, poursuivi par la justice, dans l'attente de son procès, a t-il été scolarisé en internat, loin de chez lui ? 3 jours après le meurtre d'Agnès on en sait beaucoup plus sur le passé et la personnalité du meurtrier présumé... sujet
Visages fermés, silencieux, les élèves du collège-lycée cévenol du Chambon-sur-Lignon
ont repris lundi les cours. Car "la vie continue", disent-ils, malgré la disparition
d'Agnès, tuée, violée et brûlée par un camarade.
Le directeur de l'établissement, Philippe Bauwens, a réuni lundi à 08H00 l'ensemble
des élèves et des professeurs car un "point" s'imposait, après la découverte vendredi
soir du corps de l'adolescente de 13 ans dans la forêt voisine et les aveux de
son meurtrier.
Une cellule d'accompagnement psychologique sera toute la semaine à la disposition
des élèves.
Lundi en fin d'après-midi, les volontaires pourront participer à un moment de
recueillement oecuménique organisé par un pasteur et le curé du village, dans l'enceinte
de l'établissement .
Les élèves ne sombrent pas pour autant dans une psychose ou une suspicion généralisée.
"Il y a eu un drame, mais la vie continue", a assuré Etel, lycéen de terminale, qui a reçu dimanche la visite d'anciens élèves venus réaffirmer les valeurs d'humanisme et de tolérance chères au collège-lycée.
D'après plusieurs témoignages, la thèse qui prévaut au Chambon-sur-Lignon
est celle d'un "gros dysfonctionnement entre ce qu'a su la direction, l'Education
nationale et la justice" au sujet du lycéen.
Le directeur du collège-lycée a réaffirmé lundi qu'il avait "connaissance de ses
ennuis avec la justice" mais ne savait rien sur les "faits" eux-mêmes.
Le garde des Sceaux a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déceler une éventuelle défaillance dans le suivi judiciaire de l'assassin présumé d'Agnès.
Mathieu, cet élève de 1ère incarcéré depuis samedi avait été mis en examen pour viol d'une mineure en août 2010 dans le Gard. Le lycéen de 17 ans avait effectué quatre mois de détention provisoire avant d'être placé sous contrôle judiciaire fin 2010. Tout ce passé a été découvert par la petite communauté du collège-lycée ces derniers jours.