Au dessus de St-Gervais, la poche d'eau du glacier de Tête-Rousse se remplit à nouveau.
St Gervais: quelle solution pour Tête Rousse?
La poche d'eau du glacier de Tête-Rousse, dans le massif du Mont Blanc est à nouveau pleine, mais le risque d'inondation est maitrisé. Un nouveau pompage doit avoir lieu en septembre. De son côté le maire de Saint Gervais aimerait qu'une solution pérènne soit choisie.
Déjà vidangée en 2010 et 2011, la poche d'eau du glacier de Tête-Rousse, dans le massif du Mont-Blanc, qui menaçait d'inonder la vallée de Saint-Gervais, est pleine depuis ce printemps et pourrait être de nouveau pompée en septembre, ont indiqué mardi la mairie et la préfecture de Haute-Savoie.
"Il va bientôt falloir pomper. Je me prépare à lancer le marché public dans le mois qui vient", a indiqué à l'AFP le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
Selon des mesures effectuées en juin, la cavité formée dans le glacier serait pleine et contiendrait environ 10.000 m3 d'eau.
"Il n'y a pas de risque pour la population", a cependant assuré Régis-Alain Castro, directeur de cabinet du préfet de Haute-Savoie. "A chaque nouveau pompage, la cavité se rétracte et il y a moins d'eau. L'ensemble des services de l'Etat a donc préconisé que l'on continue le pompage", a-t-il ajouté.
La quantité d'eau dans la cavité avait été évaluée à 65.000 m3 en 2010. L'an dernier, ce sont 16.000 m3 qui avaient été pompés en septembre et octobre.
Le maire de Saint-Gervais milite lui pour le creusement d'un tunnel qui permettrait d'évacuer l'eau régulièrement, à l'image d'un "siphon de lavabo". "C'est la seule solution qui permette de purger le glacier et de préserver la sécurité des habitants", a assuré M. Peillex.
Une telle solution coûterait néanmoins entre 6 et 8 millions d'euros, contre 500.000 euros pour un pompage annuel.
"Cela me met dans un colère noire. Vu de Paris, ce n'est qu'une question d'argent. Protéger 3.000 à 4.000 personnes (des risques d'inondation, ndlr) se réduit à une équation financière", a dénoncé le maire de Saint-Gervais.
A la préfecture de Haute-Savoie, on affirme ne "pas exclure le creusement d'une galerie". "Mais cela aurait un coût phénoménal. On ne va pas se lancer dans des travaux qui coûteraient des millions d'euros sans en connaître l'efficacité réelle", a expliqué M. Castro, en précisant que cette option était soumise à un "examen technico-financier". "On se donne le temps de la réflexion. Pour le moment, on pense qu'il est préférable de continuer à pomper", a-t-il ajouté.
"En fonction de nouvelles mesures effectuées au mois d'août, on verra s'il est nécessaire de pomper à nouveau à la fin de l'été", a-t-il aussi précisé.
En 1892, l'explosion d'une poche d'eau similaire à l'intérieur du glacier s'était déversée dans la vallée, faisant 175 morts.